Les 11 d'Ocean
A première vue, ce petit polar pas sérieux et reflétant l'insouciance des 60's en Amérique, ne paie pas de mine. C'est d'abord un prétexte pour réunir le Rat Pack au grand complet (Sinatra, Dean...
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le 2 févr. 2018
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Ocean's 60!
C'était aut'chose, p'tit gars !
11 potes de la guerre, qui s'en doivent tous une et qui en ont une paire: braquer cinq casinos la nuit du nouvel an en faisant sauter les plombs pour faire sauter la banque. Pas trois, cinq !
Autant te dire qu'c'est pas des branques !
Bon, parfois, c'est vrai qu'on les confond mais, dans le fond, c'est loin d'être des cons !
Et que du beau monde ! Oui, môssieur !
Tu vois, on s'demande souvent ce que des films actuels auraient donné dans les sixties: bah, là, on sait !
Dans le rôle du Clooney triste, un mec qui a fait mieux qu'serrer la main de Sinatra. Parce que ce mec-là, c'est Frank Sinatra !
Dans le rôle du Pitt de Dante, Matt Helm ! C'est pas une rustrerie, le Sam Harmon: c'est quand même Dean Martin!
Pendant que ces deux malfaisants s'amusent à faire un Jacky Pic à tout ce qui décroche un téléphone, détaillons le reste de l'équipe.
Mi-Reuben mi-Saul, avec son accent RRRrrrusse et sa soif du Mal insatiable, Akim Tamiroff, au bord de la nervousse brêkdaune.
Celui qu'est pas un minotte ni une tête de Linus, c'est le beauf à JFK, le croque-mort d'Marilyn. Pete Lawford, c'est sûr, il mate pas les daemons et question chourave, y'aurait à redire. Côté famille, c'est une chanson de Maître Gims et Vianney: Linus / Foster, bah c'est la même !
Pis, y'a le Bernie Mac chantant, le Don Cheadle doublé par Michel Roux, celui qui croise James Bond dans les casinos: Sammy Davis Jr ! Tout l'humour du film, c'est sa pomme ! Comme il te dégomme les bien-pensants en balançant son "J'ai toujours su que vous voudriez me ressembler, les mecs !"
Et comme l'a dit le philosophe sportif de haut vol, expert en voltige et funambule, Ethan Hunt: "Toute recherche d'un héros doit commencer par ce qui est indispensable à tout héros: un ennemi." Mais quand les cinq Benedict tiennent plus des saints qui s'touchent que des cinq gars pour Singapour, bah faut chercher côté Renard de la Nuit. Du coup, Ocean's eleven dans les sixties c'est Ocean's eleven et Ocean's twelve pour le prix d'un, sans Andy Garcia et avec un Vincent Cassel d'opérette moins cabotin que dans Zorro et Batman. Car, oui, tant qu'à faire, mieux vaut que le méchant soit le Joker, Môssieur César Romero himself ! Loin de moi la prétention de jouer les salisseurs de mémoire mais faut r'connaître que Terry Benedict est un des meilleurs méchants de l'Histoire du cinéma et que Duke Santos, c'est le Duc sans toast !
Les femmes sont pas en reste, puisque Julia Roberts alias Tess est précédée par une vedette des séries policières, Angie Dickinson alias Béatrice, alias Miss Ocean's eleven 1960 et 2001(oui, les deux !) Bon, la meilleure, ça reste la tueuse des Passagers de la Nuit qui se la joue Nuit d'ivresse ! Shirley, t'as d'beaux yeux tu sais ! Tu pues l'alcool mais t'as d'beaux yeux, gamine !
Mais celui qui change la donne - la partie a plus rien à voir, ça devient triste et glauque à faire pâlir le tapis vert (à pas lire si vous êtes cont' les spoalères !) - c'est le constructeur d'ordinateur qui était à la base électricien ressortissant de Saint Quentin (la prison ricaine, pas la Fac versaillaise !). Le Rocher-du-village est aussi un grand stressé mais ça fait une paye qu'il a pas vu son môme qui l'appelle m'sieur comme un étranger. Manque de bol pour Bergdorf, contrairement à Dell, il,aura son dû et n'en r'viendra plus ! Et l'ironie d'un Soderbergh qui nomme son Eddie Pierre-Vivante !
N'empêche que c'est à Tony plus qu'à Dany que le titre français rend hommage !
Bergdorf's eleven, donc !
Une différence fondamentale d'avec le riboute, louloute !
C'n'est pas Ocean's eleven mais Ocean's Ten cause one of them is dead !
Mais ça permet une fin hitchcockienne façon Tontons Flingueurs ! Une fin à voir pour voir enfin Ocean's eleven différemment !
Voir les Ocean's différemment et vraiment différemment: pas sauce Metoo sur son canapé de gousses misandres.
Un bon Ocean's, même moderne, que peut-il retrouver dans son fétus des sixties ? Hein ?
Bah, c'est simple: à l'heure de Lala Land, à la minute windows du fil d'actualité type réseau social, l'esprit sale gosse mais bon pote et l'ambiance crooner et musicale qui octroieraient une nouvelle jeunesse à l'ensemble des Ocean's pour lui épargner une fin cruelle semblable à celle du premier film.
Un premier film moins rythmé, moins luxueux, plus macho, d'humour plus noir, rafraîchissant et qui ne doit pas rester cet inconnu de Las Vegas.
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Sagas et Au bout d'une heure de film ...
Créée
le 27 juin 2018
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