Et beh, quel film. Ya vraiment beaucoup de chose que j'ai aimé.
Déjà, qu'on reste au même endroit, le film m'a vraiment paru très long, ça a commencé par m'ennuyer un peu puis j'ai finis par apprécier cette ambiance d'été où (presque) rien ne se passe, les gens viennent se baigner, draguer, baiser, l'extérieur n'a pas l'air d'avoir sa place ici.
Ya tout cette ouverture dans ce monde, (j'avais ce cliché de ce genre d'endroit où les homos baisent librement mais le fait que se soit montré tend à me montrer que ben c'est réel, ça me fait un peu rire) ya un ptit côté "documentaire" dans l'idée, je suis intéressé factuellement par ce qu'on me montre.
Forcément ya beaucoup de scènes de sexe et je suis content qu'il soit allé jusque là, voir à quoi ça ressemble, puis c'est quand même assez rare que je puisse voir une scène de sexe qui ne puisse physiquement pas me susciter de désir ou m'évoquer quoique se soit quant à ma propre sexualité.
Ce qui me met dans une posture étrange : je regarde la scène comme je regarderai n'importe quelle autre scène tout en sentant une forme d'érotisme qui me reste inconnu. De manière générale ces scènes me font bizarre, j'ai beau savoir que c'est naturel et n'avoir aucune aversion envers les homos, les voir faires ça ne constitue pas ma norme. Je dirai pas que ça me met mal à l'aise mais ça m'interloque. Et je vois bien que ça m'interloque plus d'autres représentations dont je pourrais ne pas avoir l'habitude, d'autant plus quand la masculinité montré est proche des standards (michel me fait plus bizarre que franck car il est barbu par exemple). J'imagine que c'est car il y a une forme de projection de moi dans les perso ou leurs situations que je me vois pas du faire ça. Bref c'est un sentiment très intéressant à étudier, j'ai bien sentis que je m'y habituais au fur et à mesure (jusqu'à ne plus me faire la réflexion), comme pour les moments où on voit juste les mecs à poil sur la plage.
J'ai quand même l'impression que c'est un monde différent, je sais pas ce qui le cause, comment la pression sociale à fait émerger ces comportements mais je trouve ça intérressant d'y être confronté. Et c'est pas non plus binaire, on voit bien avec henry qui cherche juste de l'amitié (pour moi il ne cherche pas spécialement du sexe avec michel mais la mort vu que l'amour platonique est impossible). J'aime bien que le film explore les sexualité et les amours de ses personnages sans trop en faire.
Puis juste le lac et l'eau sont vraiment magnifique, ya une certaine grâce à la nage tout le long du film.
Et en plus de tout ça, ya le meurtre, au milieu de cet endroit un peu bucolique se cache le drame et tout le monde s'en fout comme le dit l'inspecteur. Ya vraiment des scènes de fou, quiu apportent une vraie tension : Michel et Franck qui se baignent, michel qui arrive en nageant, l'embrasse, ils coulent un peu, mais qu'est ce qu'il va faire ?? En plus ya un plan filmé comme la mort de Pascal.
Et pourtant non, il se passe rien, on comprend pas ce qui motive le crime, ça semble débloquer des choses dans les relations mais pareil, tout ne nous apparait pas directement même si on sent un peu toute la conflictualité autour du sexe, ya la pression de l'inspecteur qui s'intensifie doucement, il apparait de manière un peu suspicieuse (comme dans miséricorde) à des moments clés.
Et enfin ya ce truc du désir de franck envers Michel qui le fait mentir à tout le monde et le protège, on pourrait se dire qu'après la mort d'henry, ça y est il allait tout balancer, il semblait disposer à le faire mais non... Rien n'arrête le désir. C'est ptet même l'interrogatoire qui l'a ravivé, comme si tenter de rationnaliser (le désir en lui-même, car on parle de michel dans l'interrogatoire) était impossible voir dangereux. Puis je sais pas, voir franck se cacher de michel puis sortir dans la nuit, attendre, crier, attendre, crier plus fort, je trouve cette conflictualité assez dingue.
D'ailleurs ça se rapproche beaucoup de miséricorde en fait, j'avais pas fais gaffe à ça en le regardant mais c'est la même chose en fait, le désir absout tout.