T’as une belle queue (catfish)
Bon voilà après la cérémonie des Césars d’hier soir je me suis dit qu’il fallait que je rattrape mon retard entre La Vénus à la fourrure, Suzanne et L’inconnu du Lac.
J’ai donc commencé par ce dernier qui m’inspirait le moins. Evidemment, on surfe sur la vague du moment, La vie d’Adèle traitant d’une relation lesbienne, Les garçons et Guillaume à table abordant une sexualité tangente, le film d’Alain Giraudie nous propose donc d’aborder le sujet d’une relation gay.
C’est sur les bords du lac de Sainte-Croix que ce passe tout le film, alternant scène sur « la plage », dans les bois, et de baignades, celui-ci ne subit pas d’essoufflement et impose un rythme lent mais très bien étudié.
On assiste donc à la naissance d’une idylle entre Frank et Michel.
Le premier incarné par Pierre Deladonchamps, est un homme qui paraît réservé et n’assumant pas totalement sa sexualité.
Le second incarné par Christophe Paou, est assimilé à l’homme gay qui ne se cache pas et profite de moments charnels.
Semblable aux histoires d’amour du cinéma hollywoodien, Frank s’éprend de Michel dès le premier regard et se donne rapidement à lui dans les recoins du bois du lac.
Scènes de sexe sans retenue, plans rapprochés, rien ne nous est épargné. Utile ou non, les scènes sont d’un profond réalisme et permettent d’émouvoir le spectateur.
Pourtant ce qui a davantage retenu mon attention c’est la nouvelle amitié entre Frank et Henri (Patrick D’assumçao) qui vient de se séparer de sa femme. Ce dernier très lucide comprend que son ami souffre et cache un terrible secret qui sera le fil rouge du film et qui soulève un problème majeur de la société que je pourrais résumer à « doit-on tout accepter et se taire par amour ? »
Une question à laquelle Alain Giraudie apportera un semblant de réponse, nous laissant libre de juger le choix de Frank.
Quoiqu’il en soit, ce film est une véritable découverte pour moi et une belle réussite.
Mêlant sentiments, sexe, amitié, voyeurisme, les hommes de cette œuvre sont brillants et méritent d’être mieux connus.
Mention spéciale à Pierre Deladonchamps pour son césar du meilleur espoir masculin.