Lors de sa sortie, on a plus parlé de l’affiche du film que du film lui même, et ça lui a valu une certaine publicité qui a suscité mon intérêt.
Le titre et l’affiche annoncent bien l’intrigue: des hommes qui se retrouvent autour d’un lac devenu LE lieu de rencontre où les couples se font et se défont, où les voyeurs se rincent l’œil, comme un miroir à notre propre rôle d'observateur forcé (ou pas parce qu’après tout personne ne nous oblige à regarder le film).
Le héros Franck est un habitué qui reprend ses repères, remarque vite sa nouvelle et vénéneuse future conquête, et trouve en même temps un bon gars posé là un peu par hasard, pas vraiment homo, pas vraiment réfractaires, mais un peu paumé et en manque de rapports humains.
L’opposition entre l’attirance physique et la fascination qu’exercent Michel et le côté rassurant, sécurisant et amical, totalement asexué de la relation avec Henri est le fil conducteur du film.
C’est bien traité, on y croit, on a envie d’en savoir plus, d’aller un peu plus loin dans les rapports des uns avec les autres, de mieux comprendre l’équilibre des forces.
Le gros problème, c’est que tout semble passer par la sexualité. Bon ok c’est important à certains moments pour comprendre comment s’organisent les relations entre les protagonistes (j’allais dire “comment ça s’emboite”, aîe difficile de ne pas tomber dans la facilité avec cette critique), mais sans vouloir jouer la fille choquée, j’avoue que je n’ai pas toujours compris pourquoi il fallait en passer par certaines scènes. Cette profusion de corps, et surtout de rapports qui se veulent réalistes, c’est bien gentil mais ça m’a vraiment donné l’impression d’être plus voyeuse que le gars qui se masturbe en regardant les autres pendant tout le film.
L’objectif était peut-être de créer une sorte de complicité avec le héros, ou au contraire un malaise, je ne sais pas mais en tout cas je sais que ce n’est pas ce qui m’a fait rester jusqu’à la fin, ce qui me plaisait vraiment c’était de comprendre où tout ça allait nous mener.