Les amateurs de course poursuite et de cascades devront être très patients car l'infernale poursuite promise par le titre français n'occupe finalement que dix petites minutes à la toute fin d'un film qui se classe plutôt dans la catégorie des polars mou du genoux (ce qui je l'avoue était moins vendeur comme titre). Réalisé en 1979 par Ricou Browning , L'infernale poursuite confronte deux flics dont l'un vient de perdre sa sœur assassinée à une organisation criminelle qui fait dans le trafic de cocaïne...
Si elle n'est pas vraiment palpitante cette enquête (et le film) trouve tout son intérêt dans le personnage de Lou allias Mister No Legg , un truand cul de jatte cloué dans un fauteuil roulant équipé de fusils dans les accoudoirs et de shuriken en guise de jantes et qui malgré son absence de jambes reste un amateur kung-fu et de grands coups de tatanes dans les joyeuses. On ne va pas se moquer plus que de raison du comédien Ted Vollrath qui est un ancien marines amputé des deux jambes après la guerre de Corée et qui est devenu ceinture noir de karaté sans quitter son fauteuil mais les scènes de combats avec coup de pieds retournés sans pieds sont assez surréalistes. On pourra aussi s'amuser des petits cris aigus qu'il pousse en moulinant des bras une fois posé sur le sol qui sont peut être tout simplement dus au fait que ses testicules frottent par terre. On se moque un peu mais à part le charisme de Mister No Leggs le film est d'une platitude assez effarante tout en étant un magnifique catalogue du bon goût des seventies avec pantalon à carreaux, moquettes poilues, torse poils, moustaches à la Super Mario et mini short. Glissant parfois à la limite du nanar le film de Ricou Browning offre quelques séquences amusantes comme une baston dans un bar avec un patron qui casse des bouteilles sur la tête des clients comme dans un western ou un méchant avec une épée de chevalier qui se bat contre une voiture qui tourne en rond. Quant à la fameuse poursuite contre un méchant traître et accessoirement ancien champion de courses automobiles, elle est un magnifique catalogue de clichés et d'approximations narratives à tel point qu'on ne cherche même plus à comprendre le comportement stupide des policiers et qu'on s'attend à voir débarquer sur la route les deux ouvriers transportant une immense vitre...
Pur série B et film d'exploitation , L'infernale poursuite est peut être finalement trop sage et pas assez Z pour totalement emporter le morceau. Pour ses aspects les plus involontairement comique et pour l'étonnant Ted Vollrath le film mérite toutefois d'être (re)découvert.