Kaufman a pris le titre du livre à la lettre. Ce n’est pas parce qu’il y a écrit légèreté, qu’il fallait que le film ait un montage qui fond comme un comprimé effervescent. Je n’ai pas lu le livre. Mais ce que je vois là, c’est une tentative désespérée, pour imiter le style d’un écrivain, où je n’y connais plus rien. Points de vues multiples, personnages qui s’interchangent, qui font des choses limites incohérentes, (c’est délicat dans un film), une narration libre, des rebondissements de conforts, (dans un roman ça marche, mais là on voit le truc rajouté), un mélange de la petite et la grande histoire, (un peu tarte à la crème), des citations pour les experts, (Anna Karénine, Œdipe, Casanova, etc). On pourrait dire que c’est bien, sauf que c’est tout sauf hiérarchisé, un vrai bordel. Film sauvé par ses acteurs, à commencer par la jeune Juliette Binoche, naïve, timide, et d’un talent sans retenue. Totalement offerte, amoureuse, un vrai régal à regarder. Day Lewis en comparaison, a tout le temps la même expression, qui consiste à : Faire la tête du loup de Tex Avery quand il voit une femme, ou celle de Gros Minet quand il sent que la caméra n’est pas loin. C’est trop long, comme un roman qui s’éternise. La critique du communisme, sous-jacente est tellement attendue qu’elle ne surprend personne, et le mélo romantique, on s’y attend aussi, donc quand on n’est pas spécialement fan du genre, on reste sur sa faim.
Je ne pensais pas que Kaufman serait capable de faire des étincelles, mais le titre du film est beau. Ça commence avec l’ambiance de Barry Lindon, et ça vire docu fiction en noir et blanc lors l’invasion des chars russes à Prague. Pour finir mélo, qui en doutait.