L'Inspecteur Harry (Dirty Harry) est le 27è film de la longue filmographie de Don Siegel. Il le sort en 71, la même année que Les Proies.
Un type en haut d'un immeuble observe à l'aide de la lunette de son fusil de tir à longue distance une jeune femme qui se baigne dans une piscine également située en haut d'un immeuble mais moins haut. Gratuitement, sans raison, il tire. Elle a à peine le temps de comprendre ce qu'il lui arrive qu'elle meurt. Sans raison ? Pas tout à fait. Le tueur (clairement inspiré du Zodiac Killer qui sévit à SF et qui donna lieu à son lot de films) envoie un message signé Scorpion où il demande de l'argent pour arrêter ses crimes.
On met l'inspecteur Harry, surnommé Dirty Harry (Harry le sale ou Harry le pourri) sur le coup. Plusieurs scènes, dont celle du hot dog suivi de celle de la banque nous permettent de faire connaissance avec le personnage et ses méthodes. Il va finir par faire équipe avec un mexico-étatsunien, Gonzalez pour arrêter le tueur dont on connait l'identité assez rapidement puisqu'on le voit lors de sa seconde tentative de tuer quelqu'un. Elle s'adresse cette fois à un noirétatsunien. Perché encore une fois sur le toit d'un immeuble, Scorpion s'apprête à le tuer lorsqu'il est surpris par un hélicoptère de police qui le fait prendre la fuite. Je ne vais pas raconter toute l'histoire ici.
Le film de Don Siegel occupe une place importante dans l'histoire du cinéma. D'abord, après le grand succès qu'il rencontre, il inaugure une série de 5 films avec l'inspecteur Harry dont seul celui-ci sera réalisé par Siegel. Mais ce n'est pas un simple succès de période. C'est un succès qui dure dans le temps. Et pour une raison bien simple : ce ne sont pas seulement les 4 films qui vont suivre avec l'inspecteur. C'est que Don Siegel, qui a commencé par réaliser de nombreux westerns nous livre ici un "western moderne", je veux dire par là, un western urbain, dans une période post-far-west des EU. On retrouve bien tous les éléments du western ici. Un type solitaire comme Clint en a incarné beaucoup, notamment dans la Trilogie du Dollar, dont le seul ami est son arme (ici un Smith & Wesson model 29 calibre 44 Magnum). Un ennemi, avec qui plusieurs rencontres vont avoir lieu avant le duel final. Une tension qui s'installe. Un rythme qui alterne entre lenteur extrême et violence extrême. Tout est là. Et quels plans magnifiques il est capable de faire ! Notamment les plans larges ! Il y excelle. La première scène, celle de la piscine m'a rappelé celle du début également de Conversation secrète, puis la scène dont j'ai déjà parlé avec l'hélicoptère qui arrive également, toujours en plan large en en plongée. Le film est sorti après, donc c'est sans doute Coppola qui s'en est inspiré et pas l'inverse. Bref, un monument du cinéma à voir absolument ou à revoir.
On se retrouve dans quelques jours pour Magnum Force, la suite des aventures de Dirty Harry.