If crime were caused by super-evil dragons, there would be no Miranda, no Escobedo ; we could all be licensed to kill, like Dirty Harry. But since crime is caused by depravation, misery, psychopathology, and social injustice, Dirty Harry is a deeply immoral movie.
Si la délinquance était provoquée par des dragons maléfiques, il n'y aurait pas de droits de la défense ; nous serions tous autorisés à tuer, comme l'inspecteur Harry. Mais sachant que la délinquance est engendrée par la privation, la misère, les psychopathologies et l'injustice sociale, L'Inspecteur Harry est un film profondément immoral.
Tel fut l'avis de Pauline Kael, critique de cinéma, à la sortie du film.
Un chef-d'œuvre du 7ème Art peut-être pas toutefois L'Inspecteur Harry est clairement un grand polar américain des années 70 ; une réelle découverte à faire pour ceux qui ne l'ont jamais vu.
Le réalisateur Don Siegel tourne clairement l'un de ses meilleurs films et l'un de ses plus connus. Ebranlé par une criminalité en hausse, ce polar urbain reflète la violence de la société de l'époque à travers la traque d'un tueur sadique par un flic coriace aux méthodes peu orthodoxes.
Clint Eastwood incarne avec beaucoup de charisme ce policier qui allait rapidement devenir une figure marquante du cinéma (divers acteurs ont été approchés pour ce rôle dont Paul Newman, John Wayne et même Frank Sinatra) , l'autre vedette étant son revolver : un .44 Magnum arme ultra puissante (qui je crois normalement doit être manié des 2 mains et non d'une seule, mais bon on est cinéma et ça fait plus stylé) qu'il utilisera de manière excessive lui vouant des critiques acerbes pour sa façon de se débarrasser des délinquants.
Ce film est un peu une vision fantasmée de la figure du policier, Harry a tout d'un justicier solitaire, servant à la fois une société qu'il considère comme corrompue mais lui en étant en même temps fidèle car à sa manière c'est un homme droit et respectueux.
Il sera l'homme de la situation pour arrêter un dangereux tueur (inspiré du Tueur du Zodiaque) incarné avec conviction par Andy Robinson. C'est le maire de San Francisco, joué par John Vernon, qui le charge de cette mission alors que le tueur réclame une rançon...de 100.000 $. New York et Seattle ont d'abord été évoqués comme lieu de l'action, finalement ce sera la cité californienne qui sera choisie pour son cosmopolitisme.
C'est un film bénéficiant d'une réalisation nerveuse, et c'est un film (surtout pour l'époque) assez violent ponctué de différentes excellentes scènes. Je ne fais pas tous vous les décrire quoiqu'il en soit ce polar enchaîne les situations ce qui permet un récit sans temps morts, il y aurait peut-être juste un manque d'intensité par moment.
C'est aussi un film aux dialogues savoureux (certains sont devenus cultes), et il ne faut pas oublier la musique de Lalo Schifrin qui participe au climat de ce polar marquant.
En bref si vous ne l'avez jamais vu, j'espère que vous prendrez autant de plaisir que moi à le regarder...et qu'ainsi vous vous sentirez "lucky" d'avoir découvert cet incontournable du polar urbain des seventies.