Harry et le sexe "faible"
Et on continue la tentative de réhabilitation de ce bon vieux Harry (et donc de Clint Eastwood). Et cette fois c'est James Fargo. Thème du jour: Harry et le sexe "faible" (on se calme les filles, j'ai mis des guillemets!) ou Non non Harry n'est pas que ce gros con misogyne souvent décrié.
Bon, on va vite fait expédier la trame. On reprends un peu le schéma du premier (des attentats-kidnapping visant cette bonne vieille Frisco contre des thunes). Et comme d'hab, Harry tombe sur un braquage qui n'a aucun rapport avec l'enquête et bute tout le monde à coup de bagnole et de Magnum 44 (jouissif), le méchant à une bonne tête de psychopathe (manichéen Harry?!), ses adjoints finissent au mieux à l'hôpital, au pire à la morgue (ce sont un peu les gilets pare balle d'Harry....), la hiérarchie est bien conne et incompétente et Callahan toujours aussi poète:
Callahan : (Rendant son étoile) « Tenez, ça va vous faire un suppositoire à sept branches ! »
McKay : « Qu'est-ce que vous osez dire ?!? »
Callahan : « J'ai dit : collez-vous l'étoile dans le cul ! »
ou
Callahan : « Je peux faire une déclaration McKay ? »
McKay : « Oui allez-y !! »
Callahan : « Votre bouche est trop près de votre rondelle... »
Bref l'histoire est plutôt pas trop mal foutue, agréable à suivre (même si le film aurait sans doute gagné à supprimer quelques longueurs). Et c'est absolument jouissif de voir ces bureaucrates ramper comme des chiens pour récupérer Harry après qu'ils se soient aperçus qu'ils avaient tort et que lui avait raison. Comme il est bien ironique qu'ils se servent de lui pour mettre en avant le travail de la police avec une gerbante hypocrisie (Harry comme policier modèle, je me marre....).Mais tout le sel de cet opus n'est pas là! Non, en fait Harry se retrouve dans une sale situation, une situation qu'il ne souhaiterait pas à son meilleur ennemi! Il doit faire équipe avec...........une femme!
Oh putain.......!
Quand on sait ce que Harry pense des femmes dans la police. Lorsque la chienne de garde sensée superviser les entretiens d'embauche au poste d'inspecteur demande à Harry: "La femme au foyer, c'est ça que vous nous proposez?", que croyez vous qu'il réponde: "Qu'est-ce que vous croyez que c'est la police, un salon où on papote?". Peut-on lui donner tort? (humour....).
Et sa tête quand on lui présente sa nouvelle coéquipière (oh meeeerde). La tête Eastwoodienne par excellence, mâchoire crispée, regard dur et toutes les peines du monde à se retenir d'exploser (combien de fois l'as-t-on vu cette tête là?). Alors après, c'est sûr, c'est cousu de fil blanc, et on se doute de comment ça va finir. Mais c'est marrant de voir la carapace de ce salop d'Harry se fissurer de plus en plus pour finalement laisser apparaître une tendresse inhabituelle chez lui (il serait humain finalement?!). Bon alors c'est pas non plus du Shakespeare, mais c'est intéressant. Au début elle paraît un peu sotte (la scène du bazzooka où si Harry n'est pas là pour la chopper par le colback, elle se fait quelque peu décoiffée), puis s'affirme tranquillement (la scène où elle fait une allusion sexuelle avec le Magnum 44 déstabilise même un peu notre imperturbable Callahan) puis finit par ne plus rien lui envier (elle se met à parler comme lui: "Essayez de remuer espèce de salop, et je vous colle une balle dans le crâne" et elle appuie sur la gâchette). Un duo qui fonctionne pas mal finalement.
En résumé, un Dirty Harry qui se laisse agréablement regarder (débarrasser pour une fois de toutes questions sur jusqu'où peut on aller pour rendre la justice) et qui humanise ce vieux salopard d'inspecteur.