Déjà bien policé dans un "Magnum Force" qui avait au moins le mérite d'être hanté par les obsessions d'un de ses auteurs, le bien nommé Dirty Harry n'a ici plus rien de sale, sa popularité grandissante ayant pour effet secondaire d'annihiler toute ambiguité, le lavant au Vanish histoire d'enlever la moindre petite tâche politiquement incorrecte. Pure hypocrisie pour un film finalement bien plus réac que les précédents, n'ayant aucun scrupule à montrer un Inspecteur Callahan faire feu sur un suspect... de dos, lui qui avait autrefois la classe de les enfiler de face.
Transpirant la caricature de tous ses pores, "The enforcer" accumule les clichés les plus cons avec une insouciance presque touchante, se contentant de nous refaire les épisodes précédents mais cette fois sans aucun recul, sans aucun point de vue et bien entendue sans la vision d'un véritable cinéaste.
Sauvé de justesse du naufrage totale grâce à une poignée d'instants "autres" (la poupée gonflable, les bisous d'Ingrid, la nonne terroriste), ce troisième opus, s'il pose timidement les bases du futur buddy-movie des 80's, annonce surtout la connerie dans laquelle le genre se vautrera dans les années à venir, et ce n'est pas Charles Bronson qui donnera tord à un Clint Eastwood ayant sacrément l'air de se faire chier.