Mizoguchi, cinéaste révolté
Deuxième Mizoguchi pour moi et deuxième claque dans ma figure, restons polie.
D'ailleurs pendant que je vous écris je change tout de suite ma note d'un 9 à 10, mon côté grande âme sensible a pris le dessus sur mon cœur de midinette et, conquise hier par Les Amants crucifiés, je suis aujourd'hui subjuguée par l'Intendant Sansho.
Ici encore le thème de l'Etat surpunitif (néologisme, non?) est abordé par Mizoguchi, non plus dans le contexte d'une histoire d'amour interdite et réprimandée, mais dans celui de l'injustice sociale.
Zoichi et Anju, frère et sœur, se retrouvent par un concours de circonstances désolant, séparés de leur père, ancien gouverneur juste et bon, et de leur mère aimante.
Je ne spoilerai pas cette fois ci, je dirais juste que Mizoguchi m'apparait comme un cinéaste visiblement engagé, au côté des plus démunis, des femmes, contre les injustices, et que pour faire passer tout ça, il a une caméra magistrale, aux trajectoires, plongées, contre-plongées, travellings, étudiés, significatifs, une caméra qui est comme un personnage à part entière.
Il a créé un cinéma vivant et touchant, ce n'est pas demain que je m'arrête dans ma lancée Mizoguchi..