Tellement de choses à dire de ce film..
D'abord, la honte de n'avoir jamais vu un film de Tarkovski avant ça, celle même de ne jamais en avoir entendu parler avant de passer mon temps sur Sens Critique, et la reconnaissance envers tous ceux qui ont ancré son nom dans ma mémoire comme celui d'un réalisateur à connaitre ( ils sont nombreux à lui avoir consacré des listes, l'avoir ajouté à leur top ten, et se reconnaitront j'espère).
Après avoir vu ce film j'ai envie de crier encore plus fort qu'avant : " Cinéma, je t'aime".
Je t'aime parce qu'il y a des réalisateurs comme Tarkovski qui ont créé des moments de pure poésie qui passe par tous les moyens que tu leur offre.
Le son, qu'ils peuvent décaler d'avec la réalité pour faire comprendre une situation, pour contextualiser ou au contraire embrouiller leurs spectateurs.
Le cadre, d'où leurs acteurs peuvent apparaitre, disparaitre, savamment orchestrés et dirigés.
L'image, ses couleurs, ses beautés cachées, révélées, ses impossibilités, ses incongruités que tu permets de créer.
Les acteurs, pièces maitresses de l'histoire racontée..
Oui, au théâtre ( que j'aime énormément également), on peut retrouver histoire, acteurs, mise en scène, musique, poésie, mais où donc retrouver cette possibilité de peinture constante? Il n'est pas possible au théâtre de restreindre l'œil, d'attirer l'attention, sur un seul détail, de révéler, au compte gouttes la magie d'un lieu, la vérité d'une situation, les composantes d'un décors. Le théâtre est frontal, il faut l'envisager dans la globalité de ce qui nous est proposé pour ensuite décomposer nous même.
Au cinéma, et notamment ici, le réalisateur peut abuser des préliminaires, dévoiler peu à peu, choisir quoi montrer...
Dans ce film, les décors sont un personnage ( et quel personnage) grandiose, où la nature se mêle constamment à la ville, où il pleut dans des maisons, où des chambranles de portes tiennent debout, seules, au milieu d'une pièce en ruine, où une église renferme des trésors inouïs...
Gortchakhov est un poète russe, parti en Italie sur les traces de son ami musicien. Sur place, il rencontre, à Bagno Vignoni, un homme, qui s'est donné pour mission de sauver le monde de sa fin annoncée. Cet homme demande de l'aide à Gortchakhov.
C'est un film qui parle de beauté, de foi, d'amour, d'espérance, un fim-poème qui ne se voit pas comme une histoire qu'on nous raconterait, mais plutôt comme des sensations, des sentiments, qu'on partagerait avec nous. C'est magique, c'est incroyable, et beaucoup plus que ça.
J'ai pleuré devant ce film. Pas à cause de son histoire, à cause de sa beauté. J'ai été estomaquée devant tant de beauté, et j'en ai pleuré. Et maintenant, je vous assure, j'ai de la fièvre.
Cinéma, je t'aime.