Nostalghia est l'un des plus beaux films de l'histoire.
C'est la quintessence même de la représentation cinématographique du désespoir, de la mélancolie, de la nostalgie, du dégoût, de l'errance psychologique et géographique, et du mécanisme de survie qui tente de contrecarrer cela.
C'est une perfection formelle absolue, des décors somptueux, un casting d'inconnus magnifiques, une réalisation majestueuse, une ambiance de déréliction envoutante, des dialogues finement ciselés à plusieurs niveaux de lecture.
C'est une fable tragique, poétique, métaphorique, métaphysique, politique et philosophique qui n'oublie jamais que l'ultime élégance du désillusionné, c'est de ne pas montrer qu'il l'est.
C'est une histoire d'amour impossible belle, touchante, banale, pathétique mais tellement vraie, authentique, qu'elle ne peut que faire s'émouvoir le plus aguerri des cyniques.
C'est une scène finale d'une force incroyable, qui rappelle que l'espoir et le combat pour maintenir éveillé celui-ci, dans un monde qui marche à toute vitesse vers sa perte, et que les hommes, par lâcheté ou bêtise, laissent faire, est une fin en soi et qu'une lutte n'est belle que si elle ne se soucie guère de la victoire.
Ce devrait être le film de chevet de nous autres, les dépressifs, les alcooliques, les révoltés, les marginaux, les incompris.
C'est un de mes chouchous, et Dieu sait que je suis exigeant.