De l’espoir silencieux au chagrin infini des retrouvailles impossibles, de la servitude à la dignité, Mizoguchi révèle la bouleversante épure d’un mélodrame.
L’histoire est bouleversante, son fond est d’une grande richesse mêlant tragédie familiale, une tragédie sociale avec une approche culturelle et politique, et sur sa forme absolument parfaite (mise en scène subtile, images sublimes, construction d’une infinie poésie) Il montre parfois dans certaines scènes une grande cruauté (l’asservissement des femmes, la prostitution, la place de l’esclavage dans la société japonaise de l’époque où les hommes du peuple sont traités moins bien que les animaux, devenant objets à vendre ou à se débarrasser s’ils ne sont plus capables de travailler ..Les personnages féminins pourtant si peu épargnés sont absolument superbes de dignité et de courage. C’est un film qui parle aussi des valeurs nécessaires qui peuvent se transmettre d’un père à ses enfants.