Le meilleur cinéaste slovaque de sa génération, Martin Sulik, dirige dans L'interprète le grand réalisateur tchèque Jiri Menzel et l'excellent acteur autrichien Peter Simonischek. Sur le papier, c'est assez prometteur et le début du film ne déçoit pas les attentes avec la rencontre d'un rescapé de l'Holocauste avec le fils d'un SS qui est responsable de la mort des parents du premier. Le film prend rapidement la forme d'un road-movie sur les routes slovaques où les deux vieux messieurs vont voir leurs rapports évoluer au fil du voyage. Petit à petit, la fantaisie iconoclaste et l'humour peu politiquement correct qui séduisaient dans la première partie de L'interprète va céder la place à une gravité obligée vu les faits historiques qui remontent à la surface. Malheureusement, le film devient plus convenu à partir du moment où il s'engage sur la voie de l'inévitable : "il n'est pas plus facile d'être fils d'assassin que fils de victimes." Malgré un rebondissement inattendu dans son dénouement, ce rendez-vous entre deux hommes aux origines tellement opposées et aux conceptions de la vie on ne peut plus antagonistes, finit par légèrement laisser sur sa faim. Malgré cela, L'interprète reste un film de très bonne tenue, correctement réalisé et ménageant une poignée de scènes très drôles ou émouvantes.

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le 5 nov. 2018

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