"Ahhh, p'tain, pourquoi t'es pas allée regarder le profil de Gizmo, avant de partir, c'est qui, lui, encore !!! Tu vas te retrouver toute seule avec une bande de mecs que t'as jamais vu de ta vie !!!" pensais-je avec inquiétude sur le chemin de l'aller. Et pour mon intronisation au sein de la secte des perturbateurs de projection de film, j'ai été gâtée.
Ahhh, elle est trop moche !!" disait Pruneau à chaque apparition à l'écran, d'une vieille blonde peroxydée (il doit leur jeter des cailloux sur la tête quand il en croise dans la rue, c'est certain). "Ahhh, quel grand acteur !" répétait l'homme qui aimait les fox-terriers. Paul_labrador est resté bien plus sobre, comparé à Senscrit. Sieur Torpenn, l'homme en paréo en éponge, dormait, lui (trois points de suspension).
Sinon, que dire de ce film, si ce n'est que je ne m'attendais pas du tout à ça. Oui, il y a bien quelques ingrédients du roman noir : L'Introuvable est adapté du roman éponyme de Dashiell Hammet, il y a un détective privé en imperméable qui boit comme puits sans fond, un meurtre, une enquête à résoudre, des femmes à la vertu négociable...Mais bon, le film est plus vaudevillesque que noir, l'intrigue policière est quasiment reléguée au rang d'anecdote, le cadre urbain est absent (tout se passe à l'intérieur) et la fin est digne d'un bon vieux whodunit d'Agatha Christie.
Et p'tain, y en a eu cinq autres, après celui-là : Nick, gentleman détective, Nick joue et gagne, Rendez-vous avec la mort, L'introuvable rentre chez lui et Meurtre en musique. Je vous raconte pas ce qui m'attend pour les prochaines séances.
Mais bon, le truc cool, c'est que Gizmo est une femme, en fait. Elle avait même du vernis rouge sur les ongles des orteils. Ce qui n'est peut-être pas étranger à la disparition de Sieur Torpenn. Il s'était littéralement évaporé avant la fin de la projection. Il fut L'Introuvable de la soirée.
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