Si l'histoire du cinéma retiendra surtout Les dents de la mer comme film majeur de l'invasion animal des années 70, il oubliera un peu vite que selon un dialogue du film L'Invasion des araignées Géantes le requin de Spielberg n'est qu'un vulgaire et gentil poisson rouge à côté de la menace que représente le monstre velu du film de Bil Rebane. Sorti en 1975 , L'Invasion Des araignées Géantes est un film au budget plus que modeste qui perpétue une certaine idée du cinéma bricolé et des films de science fiction des années 50/60.
A la suite du crash d'une météorite dans un coin paumé des Etats unis , d'étranges sphères comme des noix de coco contenant des diamants libèrent des araignées mutantes de Mars qui grossissent en aspirant l'énergie d'un mini trou noir (J'ai pas trouvé mieux comme explication !!) Le shérif local avec l'aide de deux scientifiques tentent de combattre alors une araignée géante qui s'attaque à la ville tout en se nourrissant d'énergie cosmique (Sans oublier le S).
Le réalisateur Bill Rebane ne possède que bien peu d'estime pour son film qu'il rebaptise volontiers Le désastre des Araignées Géantes à cause d'un budget trop restreint et un script qui s'écrivait au jour le jour selon le bon vouloir des trop nombreux producteurs engagés sur le projet. Si le film n'est pas un désastre à proprement parlé, il est clair qu'il est plus proche du joyeux et bordélique nanar que du blockbuster parfaitement maîtrisé. Et même si je n'ai finalement pas trouvé énormément matière à rire, il est clair que le film de Rebane par ses nombreux et délicieux défauts donne souvent matière à sourire de ce bonheur toujours aussi particulier de voir de gentils mauvais films. L'Invasion des Araignées Géantes est une grosse série Z aussi généreuse que maladroite dont le clou du spectacle reste cette arachnide géante construite avec une Wolkswagen surmonté de pattes poilus. Sans doute conscient du potentiel de nullité de son monstre à roulettes Bill Rebane le filme le plus souvent avec une certaine malice en gros plans mal cadrés, de loin, en contre jour, un peu caché qui fait qu'avec trois grammes d'alcool et deux tonnes d'indulgence on y croirait presque et certains plans du monstre se découpant sur fond de soleil couchant sont même assez réussis. Et puis le film est appuyé par des théories fumeuses extraordinaires énoncées avec aplomb et sérieux par deux personnages de scientifiques de la Nasa de Houston qui se gargarisent de compteur Geiger (Guéguerre) et de canons ionisant à neutrons chargé à 600 grammes pour reboucher un trou noir comme un vulgaire trou de taupe. Parmi les personnages on a aussi droit au brave shérif local adepte des blagues foireuse qui ne font rire (très fort) que lui et d'une bonne poignée de redneks aux dialogues surréalistes comme "Je sais que t'es vivant que quand tu tires la chasse d'eau" (???) .....Au menu des autres réjouissance citons en vrac , du plan nichons, des explosions gratuites, un temporalité aléatoire qui passe du jour à la nuit au cours d'une même scène et en plus des araignées qui s’incrustent à l'écran on pourra observer parfois une invasion intempestive de micros dans certaines scènes.
Incontestablement le film aurait mérité de mettre en accroche publicitaire son dialogue le plus con "Le film à côté duquel Les Dents de la Mer ressemble à un poisson rouge"