Une bande de malfrats braque une mine au Brésil et y dérobe un lot de diamants.Le temps que les choses se tassent,ils planquent leur butin au fond d'un lac,mais il va être compliqué de le récupérer car le plan d'eau est infesté de piranhas particulièrement voraces.Antonio Margheriti,qui tourne ici sous son pseudo "américain" Anthony M. Dawson,est un honnête artisan du cinéma populaire italien qui s'est essayé à pratiquement tous les genres,du péplum au western en passant par la SF,l'horreur,l'aventure ou l'espionnage.En cette fin des années 70,il a fait partie du lot fourni des bisseux ritals qui se sont évertués à copier systématiquement tous les gros succès du ciné mondial,essentiellement américains.On a ainsi vu fleurir sur les écrans une tripotée d'ersatz transalpins nullards et fauchés de "La guerre des étoiles","Les aventuriers de l'Arche perdue","Rambo","Mad Max" ou "Les dents de la mer".Ici,c'est clairement le "Piranhas" de Joe Dante,sorti un an avant,qui est imité.Bizarrement,le film est coproduit par Lew Grade,grand producteur anglais de télé et de ciné,Carlo Ponti,le mogul du septième art italien et mari de Sophia Loren,et par la compagnie de Farrah Fawcett et Lee Majors,qui étaient alors mari et femme,plus pour longtemps d'ailleurs.Ce "Killer fish" est assez mauvais et peut être classé dans la catégorie des nanars sympas.Dawson est parvenu à réunir une distribution d'acteurs ricains très connus,mais déjà sur la touche à l'époque.Du reste,à l'exception d'un excellent James Franciscus,ils jouent faux à qui mieux mieux et s'avèrent incapables de surmonter la bêtise des dialogues,l'inconsistance de leurs personnages et l'absence de direction d'un réalisateur occupé à tout autre chose.A se dépêtrer des effets spéciaux misérables mis à sa disposition par exemple.En dehors d'une belle scène de tempête,il y a de quoi rigoler à la vue de ces fonds d'écrans bidons et de ces petites maquettes ridicules.Quant aux fameux poissons tueurs,on les voit très peu et leurs attaques sont rapidement expédiées avec une mini flaque de colorant rouge à la surface de l'eau et des plans subaquatiques complètement pourris.Quasiment pas de gore à l'horizon donc,ce qui est un comble pour une oeuvre de ce genre.Sinon,la musique,signée de Guido et Maurizio De Angelis,les compositeurs vedettes de la série B italienne,est résolument abrutissante,alors que le rythme,après un début enlevé,s'effondre dans la dernière partie couronnée d'une fin stupide.Les comédiens cabotinent à outrance pour tenter de combler les brèches,ce qui tourne au comique,la palme de la guignolade revenant sans conteste au pauvre Roy Brocksmith en photographe de mode obèse aux attitudes de folle tordue.On est plus dans le film catastrophique que dans le film catastrophe,mais c'est au fond assez marrant.Il y a quand même quelques belles images du Brésil,et Margheriti arrive à maîtriser la narration et à maintenir le scénario sur les rails.Parmi les ex stars présentes,il y a Lee Majors,célèbre grâce à la série télé "L'homme qui valait trois milliards" mais qui n'a jamais pu s'imposer au cinéma,James Franciscus,qui avait tenu le rôle principal dans "Le secret de la planète des singes",première suite du film de Schaffner,et trois fort belles actrices qui se livrent à un charmant concours de décolletés.La plantureuse Karen Black,qui détenait le strabisme le plus sexy du ciné mondial,la bombasse Margaux Hemingway,ex top model et petite-fille d'Ernest,et une Marisa Berenson bien lessivée quatre ans seulement après "Barry Lyndon".