Only when we have to fight to stay human do we realize how precious it is to us, how dear.

C’est intéressant de constater que j’ai regarder les différentes versions de cette histoire dans l’ordre chronologique décroissant, et que plus je remontais, plus la qualité s’améliorer. Bon après, c’est vrai qu’il n’y a pas de grandes différences entre celui-ci et L’invasion des profanateurs qui était déjà de très bonne qualité et un excellent remake. Néanmoins, l’original reste le meilleur, il n’y a rien à redire. Dans ce contexte de série B des années 50, il réussit à poser une intrigue qui nous tient en haleine du début à la fin et au rythme parfaitement maîtrisé. C’est un pur régal, jouant à merveille avec l’horrifique et la paranoïa. Il met parfaitement en scène la fatigue des personnages, leur exténuation, et cette sensation qu’ils sont dans un monde inextirpable où tous se liguent pour les empêcher de s’échapper.


Le film prend également le temps de bien poser et introduire ses personnages, ainsi que le concept même qu’il veut développer, et ce n’est que dans la dernière partie que débutera vraiment la partie haletante, un peu course-poursuite (là où les remakes se sont concentrés dessus). Cela donne ainsi une toute autre approche, presque plus terrifiante, et ça renforce énormément l’effet libérateur de la fin, quand les deux personnages principaux réussissent enfin à s’enfuir. Et ça rendra même plus tragique la transformation de Becky, et le désespoir de Miles. La fin sera d’ailleurs intéressante, car on voit que les envahisseurs s’étendent également et cette fin ouverte, qui boucle la boucle, nous glace le sang.


Le casting est dans l’ensemble plus tôt bon. J’ai beaucoup aimé la prestation de Kevin McCarthy, et surtout l’évolution qu’il donne au personnage de Miles, qui s’enfonce peu à peu dans la folie suite à son manque de sommeil. C’est très bien dosé. Idem pour Dana Wynter, qui a un rôle pourtant stéréotypé pour ce genre de production, pourtant elle lui donne suffisamment de subtilité pour en faire un personnage fort intéressant (


et sa transformation, le regard qu’elle lance à la caméra,


il est juste fantastique). Le reste du casting sera également très intéressant, même si du coup, Carolyn Jones ne réussira pas à se sortir de son rôle stéréotypé.


Techniquement, je n’ai rien à reprocher à ce film. La musique est certes très classique pour une série B (à croire que ce sont presque toutes les mêmes BO), mais ça permet d’instaurer une ambiance très efficace. Les rares effets spéciaux (notamment pour les cosses) fonctionnent très bien et c’est justement le fait de les utiliser avec parcimonie et quand il faut qui donne à ce film toute sa percussion. Idem pour les décors, en se limitant à une petite bourgade du cœur de l’Amérique, cela donne mécaniquement un effet de huit-clos fort appréciable et inquiétant. Et puis la mise en scène, très sobre et pourtant très efficace, notamment pour suivre la longue décente du personnage de Miles.


Bref, L’Invasion des profanateurs de sépultures est indéniablement un classique de la SF-horrifique. Si son remake de 1978 se montrera plus pessimiste (en accord avec son époque), celui-ci ne sera pas sans reste et proposera un film formidable de bout en bout. À voir !

vive_le_ciné
8
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le 11 nov. 2018

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