La juge Jeanne Charmant Killman (Isabelle Huppert) enquête sur les abus de biens sociaux dans les milieux politiques et industriels . D'emblée elle fait incarcérer le président Humeau (François Berléand) qui est responsable d'un grand groupe ....
"L'ivresse du pouvoir" marque la septième et malheureusement la dernière collaboration entre Claude Chabrol et Isabelle Huppert (ils devaient retourner ensemble) .
Il écrit le scénario avec la fidèle Odile Barski et s'inspire de l'affaire ELF et de la juge Eva Joly.
Chabrol retrouve l'ironie et l'humour qui étaient plus ou moins absents de ses derniers films.
Un des points forts du long métrage est que Chabrol ne juge pas. Il raconte les faits à sa manière et ne donne surtout pas de leçons de morale , laissant au public le soin de juger par lui même.
Comme souvent chez le cinéaste, les acteurs sont à la fête ,petit comme grand rôle à commencer par François Berléand qui arrive à être touchant et se montre vulnérable. Bruel a rarement été aussi bon en haut placé manipulateur et hypocrite. On a plaisir à revoir Pierre Vernier et Jean-François Balmer (la bande à Belmondo !). Belle performance également de Maryline Canto en collègue de Jeanne, Robin Renucci en mari de Jeanne, Roger Dumas, Philippe Duclos etc...
Et évidemment Isabelle Huppert impériale qui peut se montrer tantôt chaleureuse et compréhensive, tantôt glaciale. Elle est juste fascinante !
En plus d'être une critique du milieu politique et industriel, Chabrol nous livre un beau portrait de femme. Une femme forte prête à tout pour mener son enquête à terme.
"L'ivresse du pouvoir" obtiendra un joli succès commercial (plus de 1 million d'entrées ) et critique ce qui fait que j'ai, une fois encore, du mal à comprendre cette moyenne plus que moyenne . Un film qui est largement mésestimé sur ce site comme la plupart des derniers films de Chabrol.... A redécouvrir !