Drôle de film.
Jouant sur l'idée d'un pamphlet dénonçant la tendance du ciné italien de l'époque pour le Mondo (Documentaire ultra-racoleur et en grande partie bidon), Cavara nous fait suivre un réalisateur de ce genre de film, nous montrant comment il travaille (à l'arrache), comment il bidonne ses séquences, et comment il est manipulateur, cynique, voyeur et complaisant. Le problème, c'est qu'afin de nous faire suivre ce drôle de gugusse, Cavara lui met dans les pattes une demoiselle qu'il a pu draguer durant une de ses mise en scène, demoiselle qui s'accroche à lui malgré tous les reproches (légitimes) qu'elle lui fait, et malgré le fait que le mec est par-dessus le marché un misogyne de première (et c'est marrant, parce que le gars est joué par Philippe Leroy, acteur que je connais surtout pour son rôle de pseudo mâle alpha qui se fait remettre à sa place dans Femina Ridens).
Bref, c'est un peu paradoxal, d'autant que le film lui-même se la joue aussi faux reportage sensationnaliste, et plein d'un moralisme lourd, sentencieux et hypocrite dont étaient aussi coutumiers les Mondo Movies...