Vu pour la première fois du haut de mes 8 ans à la télévision en 2011, je revois régulièrement les trois téléfilms de Jacques Malaterre parce qu'ils m'avaient marqué à l'époque et m'avaient donné l'envie de m'intéresser à une période pourtant assez délaissée d'habitude : la préhistoire.
Aujourd'hui, avec les données actuelles de la science, ce film (et les deux autres, l'un sur homo sapiens et l'autre sur les premières civilisations) sont sur certains points complètement désuets.
Typiquement l'hypothèse de l'East Side Story démocratisée par le paléoanthropologue Yves Coppens qui a notamment travaillé sur Lucy et qui nous est présentée pour expliquer le développement de la bipédie chez certains grands singes il y a plusieurs millions d'années est aujourd'hui largement remise en question pour ne pas dire complètement invalidée par les travaux réalisés sur Tumaï, actuellement notre plus lointain ancêtre bipède découvert au Tchad.
De même avec la présentation d'un Neandertal rustre, plutôt violent et finalement humain intermédiaire entre homo sapiens et homo ergaster. Aujourd'hui de nombreux travaux tendent à dire que Neandertal est loin d'être un abruti et que des échanges ont existé entre les deux espèces lorsqu'elles ont cohabité en Europe.
Mais tout de même, ces trois téléfilms rendent intéressant un sujet qui ne l'est d'habitude pas trop, parce que la science c'est la plupart du temps des "on ne sait pas" ou des "nous ne pouvons encore rien affirmer" et c'est le genre de réalité qui peut désintéresser un enfant ou un adolescent de l'histoire de l'Homme. En romançant notre préhistoire, Jacques Malaterre rend accessible un ensemble de sujets qui ne l'étaient vraiment pas au début des années 2000 et je suis sûr qu'il a donné envie à des tonnes de personnes de s'intéresser plus sérieusement à la paléoanthropologie.
Aujourd'hui grâce à internet, les trois docu-fictions sont disponibles gratuitement sur Youtube dans une bonne qualité vidéo, je vous invite à les regarder si vous ne les avez jamais vu, ça pique un peu les yeux mais on s'y fait assez vite.