"Cette odyssée brutale, mais riche, une lutte pour la survie, une lutte pour la vie."

Annoncé comme l'un des films événements de cette fin d'année 2012, « L’Odyssée de Pi » s'armait d'une bande-annonce sublime, alléchante et originale, et le mieux dans tout ça c'est qu'elle ne nous préparait pas totalement à ce que nous allions découvrir en regardant le film...

Qu'on se le dise tout de suite, si « L'Odyssée de Pi » bénéficie d'une maîtrise visuelle absolument remarquable, Ang Lee n'en n’oublie pas pour autant son scénario. Il nous le présente avec patience et technique, nous amenant minute après minute à l'élément déclencheur de cette fabuleuse odyssée. C'est en cela que le film puise une véritable force, car bien qu'il fût annoncé au départ comme un voyage hors du commun entre rêve et réalité, le film n'omet jamais de proposer des thématiques humaines, nous avons pourtant bien à faire à une fable moderne ici, seulement Ang Lee et toute la finesse de sa mise en scène nous prouve qu'un récit fabuleux ne l'est pas seulement par sa porté visuelle ou émotionnelle, mais indéniablement par sa capacité à mettre le spectateur à la place des protagonistes.

C'est ainsi que pendant près d'une demi-heure, l'histoire va nous être servit sur un plateau d'argent, se mettant en place tout doucement en nous dévoilant petit à petit ce personnage attachant qu'est Piscine Patel. Ce jeune garçon qui se cherche, et c'est pendant cette partie-ci que le spectateur emporté dans cette histoire sans même s'en être rendu compte, finit par se poser les même questions que le personnage qui est face à lui. Qui sommes-nous ? Quel est notre but ? Autant de question qui viennent se poser, ne cherchant pas vraiment à trouver de réponses moralisatrices.
Puis le film avance, et Pi nous narre son histoire jusqu'au moment fatidique et brillamment mit en scène, du naufrage. C'est après cette scène impressionnante que l'odyssée démarre. Cette odyssée brutale, mais riche, une lutte pour la survie, une lutte pour la vie. Cette aventure où l'espoir est le moteur sacré, et ou la remise en question sur nos propres croyances se fait tout naturellement. Lorsque Pi, lui qui a toujours vécu selon les principes religieux qu'il a choisit de suivre, se retrouve face à une situation qui le dépasse et qui le pousse à s'interroger sur lui-même.
C'est à travers diverses scènes empruntes de symbolisme qu'Ang Lee nous propose un récit riche et bizarrement très neutre, car s'il prend visiblement plaisir à mettre en scène son film, il réalise également une œuvre très personnelle.

« L'Odyssée de Pi » nous est également présenté par un jeune acteur plein d'émotion, le jeune Suraj Sharma s'illustre avec beaucoup de conviction dans le rôle de Pi. Même lorsqu'il essuie quelques petites maladresses, l'acteur se révèle tendre et offre l’interprétation que le personnage méritait. Le duo avec le tigre plus vrai que nature, Richard Parker, fonctionne à merveille et se révèle intense. La bande-originale, très hindie et lyrique contribue également à nous faire voyager aux côtés de Pi et Richard Parker.

Ang Lee signe donc une œuvre magnifique avec « L'Odyssée de Pi », et prouve que le cinéma est encore capable d'aller au-delà des mots afin de devenir intense et émouvant, sublime et passionnant.

Créée

le 29 déc. 2012

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E-Stark

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