Dans la très jolie collection « giallo » chez Artus, on trouve ce titre. Dans cette année 1972 qui est la dernière des trois années les plus prolifiques du genre, il y a forcément à boire et à manger. Entre les véritables giallos (avec maniaque ganté à l’arme blanche, meurtres sauvages, érotisme feutré, trauma et révélation finale inattendue), les giallos qui sont davantage des films de machinations et des giallos qui n’en portent que le nom, la déception peut être à tous les coins de rue. C’est franchement le cas avec ce titre mal fichu, qui détient bien quelques éléments du genre mais qui ne parvient jamais à les aligner convenablement. Le film s’ouvre sur un rêve où l’héroïne principale voit son amant être assassiné. Elle croit que c’est un rêve prémonitoire et enquête sur la disparition de celui-ci.


Plans baroques, tueur invisible, coups de couteau, atmosphère onirique : l’introduction nous plonge bien dans le giallo. Mais il faudra attendre les ultimes minutes pour que le réalisateur retrouve des ingrédients du genre. Outre la révélation qui paraît un peu tirée par les cheveux (mais bon, le genre réclame aussi ce genre de choses), l’ensemble du film s’apparente à un thriller psychologique où il se passe très peu de choses. Pas de meurtre, pas d’assassin, pas de péripétie particulière mais la description d’un groupe constitué d’originaux, à moitié bourgeois, à moitié artistes et totalement insipides. L’héroïne est convaincue que l’assassin de son amant se trouve parmi eux. En dépit de ses soupçons, ces derniers l’accueillent dans la grande villa dans laquelle ils résident et tout le monde s’observe. Mouais...


Il ne se passe quasiment rien dans ce film ennuyeux et mal fichu, porté par une musique jazz assourdissante et particulièrement pénible. La réalisation, d’une globale platitude, n’apporte aucune fantaisie tandis que les différents personnages sont totalement illisibles. La révélation finale réveille le spectateur mais la relecture de certains événements montrés ne peut combler la déception. Un montage moins abrupt, des relations plus claires entre certains personnages et l’ajout de plusieurs meurtres durant cette enquête auraient sûrement un apporter une véritable plus-value. Reste le plaisir de profiter de la plastique de Rosemary Dexter (élément propre au genre) mais c'est terriblement insuffisant pour se passionner pour cette petite production qui bénéficie, malgré tout, d'un casting de qualité.


Play-It-Again-Seb
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le 13 janv. 2024

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PIAS

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