Un excellent film, avec tous les ingrédients du giallo classique et la petite touche magique de Dario Argento. Après avoir visionné "L’Oiseau au plumage de cristal", j’ai fait quelques recherches et quelle ne fut pas ma surprise de lire qu’il s’agissait du premier film de Dario Argento ! On pouvait déjà noter un grand talent, un grand sens de l’esthétique picturale ainsi qu’un prodige du détail. Le point fort de "L’Oiseau au plumage de cristal" est sans conteste la maîtrise du suspens. Du début à la fin, le spectateur est tenu en haleine. Moi qui suis une fan invétérée des films de genre, Je n’ai pas trouvé l’identité du tueur, c’est dire si l’intrigue est bien ficelée :)
Car de détail, il est bien question dans ce film qui semble promener le spectateur dans des dédales de pistes résonnant au son de ce mystérieux oiseau au plumage de cristal dont seuls les amateurs éclairés auront entendu parler. Dès le départ, le ton est donné : le héros du film, Sam Delmas, assiste fortuitement à une tentative de meurtre sur la personne de l’épouse du propriétaire d’une galerie d’art. Il intervient, ce qui a pour conséquence de mettre en fuite l’agresseur, un homme vêtu d’un imperméable et d’un chapeau noirs (comme toujours dans les bons vieux giallos). Sam Delmas est considéré comme un témoin-clé dans cette affaire, d’autant plus que la police lui apprend qu’une vague de meurtres similaires a lieu dans la ville. Sam se remémore un détail de la scène du crime qui l’a frappé mais dont il n’arrive pas à se rappeler. Le spectateur, suivant l’enquête dans la peau de Sam est également convié à se souvenir de chaque détail de cette agression et de percer le mystère de l’identité du tueur.
Je dirais qu’on « voit sans voir ». En effet, la réalité est laissée à la libre interprétation du cerveau et ce processus est très bien utilisé par Dario Argento ici. L’intrigue repose sur une réinterprétation automatique de la vue, une très belle pirouette du réalisateur et une vraie réussite.
La musique est à la fois angoissante et agaçante à souhait ! Les cordes galopent à mesure que grimpe le thermomètre du suspens.
A ce jour, c’est le meilleur giallo que j’aie vu.