Premier giallo du réalisateur italien, L'oiseau au plumage de cristal est déjà très représentatif de ce que sera le cinéma de Dario Argento.
Dans ce giallo, genre cinématographique très en vogue dans les années 60-70 en Italie, et dont Argento est l'un des maîtres, un écrivain américain de passage à Rome, assiste à un meurtre dans une galerie d'art, et de fil en aiguille sera contraint (tout du moins au début) de mener l'enquête pour retrouver l'assassin, afin d'éloigner les soupçons pesant sur lui.
Le film s'ouvre donc sur cette scène de meurtre, magistralement orchestrée tant visuellement (Argento par la suite prouvera qu'il n'a pas son pareil pour filmer "l'horreur") que dans l'ambiance, oppressante à souhait. Puis l'enquête démarre, Sam Dalmas (notre écrivain) sachant qu'il a vu un détail qui pourrait tout éclaircir, mais n'arrivant pas à se le rappeler (procédé qui sera repris dans Suspiria).
Ne souffrant d'aucune baisse de régime, on suit, captivé, cherchant nous aussi qui peut être ce meurtrier, qui fera d'autres victimes, allant jusqu'à s'en prendre à Dalmas et à menacer sa compagne. Ce qui m'a ravi, à la fin du film, c'est de me rendre compte que - alors que comme dans tout polar je pensais avoir deviné l'identité du tueur - je m'étais fait totalement baladée ! On a ici affaire à un scénario bien ficelé.
L'oiseau au plumage de cristal bénéficie également d'un casting de qualité, Tony Musante, Suzy Kendall et Eva Renzi en tête. Seul bémol peut-être pour l'inspecteur de police qui moi ne m'a pas convaincue, mais c'est un détail.
Argento est connu pour ses ambiances visuelles et sonores aussi originales que réussies, et c'est ces derniers points qui me font mettre une note aussi élevée. Une photographie atteignant le superbe par moment et qui rend ce film si agréable à regarder ainsi qu'une bande son contribuant parfaitement à l'atmosphère mystérieuse de cet oiseau de bon augure pour la suite de sa carrière.
Un chef d'oeuvre du genre et un film à voir ne serait-ce que pour la virtuosité dont Dario Argento fait déjà preuve dans ce premier film.