Traductrice et violoncelliste, Louisa/Lucy Fly est une jeune femme douce qui range sa vie dans des cases étanches, cases qui ne doivent en aucun cas se mêler les unes aux autres, tout comme Teiji range ses photos dans un meuble fermé à clé, dans des dossiers numérotés.
Elle est suédoise avec un passé qui pèse sur ses frêles épaules. Quel passé d'ailleurs ? Quelques flashbacks nous indiquent une violence sous-jacente...
D'ailleurs tout le film est sous forme de flashbacks, et les faits s'imbriquent comme les pièces d'un puzzle aux teintes grises.
Film presque monochrome, au point que l'on focalise sur les lèvres purpurines de Lily.
Je n'ai pas lu le livre. A vrai dire, je n'ai pas envie de le lire maintenant.
Alicia Vikander porte "L'oiseau-tempête", de douce elle devient mutique et inquiétante. Riley Keough passe de l'insouciance typiquement américaine à la mélancolie fébrile, Naoki Kobayashi s'enfonce dans l'obscurité, son passe-temps, la photographie minimaliste, rongeant sa vie, et c'est peu de le dire.
C'est beau, c'est lent, ça manque d'un peu d'originalité, de piquant.
Mais il se laisse regarder. La fin est en soi une... délivrance ?
Délicat et triste.