Son grand complice Richard Glatzer étant décédé en 2015, le réalisateur américain Wash Wastemoreland officie désormais seul, pour son deuxième film sorti cette année après "Colette".
Adaptation du roman éponyme de Susanna Jones, "Earthquake Bird" est un mélange de drame psychologique sur la perte de sens (façon Polanski de la grande époque) et de film sentimental (avec un triangle amoureux au centre de l'intrigue), en y ajoutant une pincée de polar mystérieux.
Westmoreland situe son récit dans un décor exotique, celui du Japon du début des années 90, ce qui apporte un charme indéniable à "Earthquake bird", et permet au spectateur occidental candide de découvrir certains aspects de la culture nippone.
Mais la véritable valeur ajoutée de ce film peu original et assez anecdotique, c'est l'interprétation d'Alicia Vikander dans le rôle principal. La comédienne suédoise est non seulement très jolie, mais également hyper expressive, et parvient sans peine à nous immerger dans sa psyché tourmentée.
La blonde Riley Keough s'en sort également très bien dans son rôle d'américaine paumée et un peu vulgaire, avec son look de Madonna de province. La ravissante japonaise Kiki Sukezane vient compléter ce casting féminin éblouissant.
Quant au nippon Naoki Kobayashi, et son allure de mannequin au balai coincé dans le derrière, son visage constipé et marmoréen commence par agacer, puis se révèle finalement raccord avec son personnage légèrement autiste.
Pourtant, en dépit de ses atouts, "Earthquake bird" ne fonctionne pas complètement, laissant une certaine impression de vacuité et de déjà-vu.
Peut-être la mise en scène de Westmoreland s'avère-t-elle trop sage et trop contemplative? Le film manque de pep's et de surprises, malgré son twist final (relativement prévisible).
L'ensemble se laisse regarder sans difficulté, mais je doute que ce film traitant de la quête d'identité et du sentiment de culpabilité ne hante bien longtemps ma mémoire.