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En découvrant la filmographie d'Iciar Bollain après le visionnage du film, ce ne fut pas tellement une surprise de voir En tierra extraña, un documentaire sorti deux ans auparavant consacré aux jeunes Espagnols qui ont quitté leur pays pour des raisons économiques. Avec L'Olivier, elle signe en effet un joli film centré sur l'attachement à la terre et à la famille tout en remettant l'accent sur ce contexte social incertain.


N'en pouvant plus de voir son grand-père se consumer de l'intérieur, Alma, tente de retrouver un olivier millénaire qui appartenait à sa famille depuis des générations. Une petite épopée qui va l'amener à 1500km de chez elle, à Düsseldorf.


La première partie du film est très bien réussie. Les scènes d'exposition marquent bien la personnalité adulescente d'Alma et la relation touchante qu'elle entretient avec son papy, notamment au travers de quelques flashbacks presque bucoliques. Il y a aussi une attention particulière à faire ressortir des contrastes pour poser solidement les enjeux. À l'instar du montage qui oscille habilement entre le rythme effréné de la vie de l'une et de la quiétude celle de l'autre. Ou encore des nombreux plans en mouvement dans le magnifique verger qui tranchent nettement avec l'immobilisme de ceux du "cimetière" d'oliviers dans lequel se réfugie le vieil homme désemparé.


Anna Castillo incarne à merveille cette jeune femme animée d'un culot débordant sans être pour autant infaillible. C'est plutôt rafraichissant de la voir constamment évoluer dans l'instant présent pour rattraper ce passé qui lui glisse entre les doigts. Ses multiples sautes d'humeur et son grain de folie créent bon nombre de situations qui forcent au minimum le sourire. Sur son sillage elle va rameuter du monde grâce à la force des réseaux sociaux (#modernité) et on finit presque par se laisser également porter par cet engouement populaire.


La toile de fond social esquisse quelques idées simples sans trop de lourdeurs. L'arbre déraciné qui finit par représenter l'image d'une société énergétique allemande aux pratiques douteuses, c'est légèrement cocasse au vu des relations géopolitiques qui opposent l'Allemagne et l'Espagne par Bruxelles interposé. D'ailleurs on remarque très vite une différence formelle une fois arrivée sur place. On sent que Icíar Bollaín perd un peu ses repères et qu'elle fait un peu le service minimum pour capturer les qualités picturales de la ville. C'est un peu dommage que le rythme souffre d'un petit coup de mou au même moment. Le soufflet redescend légèrement.


Et à force de juxtaposer des scènes avec un effet miroir, le film frôle presque un académisme formel, mais ce petit défaut est largement compensé par son écriture. Si le cheminement reste plutôt logique, il ne rentre pas non plus dans la facilité.


L'Olivier réussit donc à livrer une fable familiale moderne tout en faisant office de petit baromètre social de la péninsule ibérique.

GigaHeartz
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le 16 juil. 2016

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