Dans ce film, Jean-Stéphane Bron adopte les codes du cinéma documentaire de Wiseman (tournage dédié à un milieu donné - ici, l'Opéra de Paris, un regard a priori neutre, du temps donné au temps), et pourtant le résultat est loin de valoir celui du maître américain.
En laissant l'ennui me gagner progressivement, je me suis demandé devant le film ce qui m'empêchait de partager l'enthousiasme critique qui l'entoure. Voici donc quelques éléments de réponse.
D'abord L'opéra ouvre des pistes qu'il n'approfondit pas : le portrait du jeune chanteur russe aurait par exemple constitué un fil rouge intéressant, mais il disparaît brutalement pour ne réapparaître que dans un final un peu trop dramatisé. A l'inverse, Bron montre des scènes ou des personnages qui ne se raccordent pas au reste du film, ni dans la forme, ni dans l'approche. Par exemple les accessoiristes ne sont pas montrées sur le même plan que le Directeur. C'est d'ailleurs là le principal défaut du film, qui le distingue du travail de Wiseman : chez ce dernier, tout personnage est intéressant, quelque soit son statut social.
Bien sûr, le sujet est intrinsèquement stimulant : le film ménage donc forcément de beaux moments. Mais d'une certaine façon je ne peux m'empêcher de penser que c'est en dépit du travail du réalisateur.
http://www.christoblog.net/2017/04/l-opera.html