Désargenté et sur le point d'être expulsé de son château, un aristocrate hérite opportunément d'un vieil oncle indien un autobus à impérial made in India dans lequel il va pouvoir loger sa femme et ses...dix enfants.
S'il existe encore des pépites à découvrir dans le cinéma français, "L'or du duc" en est une. L'improbable sujet produit une comédie farfelue et un ton singulier aux confins, parfois, de la poésie surréaliste d'un Raymond Queneau. Au volant de son autobus-maison, Claude Rich, accompagné de sa famille nombreuse, sillonne Paris et sa région en cherchant quelque argent pour racheter sa demeure; la succession de rencontres que font l'humble duc et son épouse (la méconnue Monique Tarbès, dans un joli et souriant rôle) est toute en cocasserie et en personnages colorés sans être stupides. La comédie de jacques Baratier est d'ailleurs traversée par nombre de visages connus.
La réalisation est rendue burlesque par son montage dont on ne sait pas vraiment s'il est chaotique ou elliptique. Très éloigné du nanar dont il a l'air au tout début, le film est au contraire un film personnel, touché par la douce folie de ses figures comme dans certains films de Philippe de Broca. Claude Rich et Monique Tarbès donnent le ton par leur personnage indécrottablement généreux et optimiste, éloigné des contingences triviales de la vie.