Ernest Borgnine m'a fait pleuré. Je n'y crois pas. Dans ce film mi-sombre, mi-enfantin, suspendu entre une intrigue basique et une réalisation parfois académique, Ernest brille de tous ses feux.


Ce n'est pas que je ne connaissais pas son talent. Mais je n'avais jamais vu ce film. Et je découvre un Ernest Borgnine qui sauve à lui seul ce western de l'ennui par l'interprétation qu'il fait de son personnage de brute naïf et écorché. Le contraste avec son partenaire y est certainement pour quelque chose, évoluant aux côtés du trop sobre Alan Ladd, Borgnine vole la vedette et porte le film.


Le scénario, de Robert Collins, propose une tension de pacotille mais fonctionne à peu près (la scène de la mine) si on écarte les facilités narratives (un méchant sans envergure, le personnage d'Alan Ladd est bancal entre sa belle assurance et la naiveté dont il fait preuve face au riche concessionnaire de mine, l'inutilité totale du personnage de Claire Kelly...) .


A la réalisation, Delmer Daves, malgré son académisme, met joliment en relief les moments d'émotion avec un belle proximité de la caméra sur ses protagonistes. Il est moins à l'aise avec les scènes d'action ou d'ensemble (la fin par exemple). Osons le dire, l'écrin est joli aussi : les décors et la photographie (de John Seitz) finissent de parachever le tendre incendie qui nait entre Ernest Borgnine et Katy Jurado (très femme dans les bras de son "sauveur" )...


J'espère vraiment qu'ils arriveront à ce ranch à Durango dont rêve Ernest et qu'ils y vivront heureux, pour toujours et auront plein de mioches. Ils m'ont fait le coeur tout guimauve ces deux là. Ca fait longtemps qu'une "romance" ne m'avait pas autant émue. Je crois que je me ramollie... ou presque !

Presque

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