Les premières scènes, singulières, du film de Tourjansky ne sont pas sans un vrai sens du tragique. Puis retour en arrière, entre visions poétiques et maniérisme, au moment où un colonel de cavalerie fait la connaissance puis épouse une belle jeune femme -Marcelle Chantal, filmée comme une icône- qui fait tourner les têtes des jeunes officiers.
La présence de Fernandel, partageant la tête du générique, se limite à quelques apparitions fantaisistes dans ce qui est en réalité un pur mélodrame. Si l'ordonnance du colonel, rôle secondaire, aura une importance déterminante, ce n'est même pas Fernandel, grande vedette en devenir, qui l'incarne, et sa maigre présence, insignifiante, dans ce film est un procédé commercial éhonté.
D'après une nouvelle de Maupassant, Tourjansky propose une mise en scène lente et pesamment dramatique, qui aurait gagné en efficacité avec davantage de concision. En l'état, ce drame sentimental perd son intensité en se diluant au long de séquences trop longues, parfois surjouées comme au temps du muet, pas si lointain au demeurant. Les fans de Fernandel et de vaudeville militaire en seront pour leurs frais