Plus je découvre les œuvres de Guillermo Del Toro, plus celles-ci me parlent.
Bon vous me direz, ce film n'est pas de lui. Mais en voyant sa présence au générique et en constatant le produit final, on ne peut que se dire que son influence a été importante.
J'aime la façon avec laquelle il engage son film dans un genre pour tranquillement se détourner vers un autre et en finir avec un dernier.
L'orphelinat correspond à ce critère.
Il se présente comme un film d'horreur de facture très classique, qui comme toujours réutilise les codes du genre (la grande maison vide où se sont déroulés des événements tragiques, la figure de l'enfant démoniaque, le thème de l'ami imaginaire, les séquences de spiritisme...) mais se révèlent très efficace, très bien mis en scène, jouant sur les décors, les jeux d'éclairages et les effets sonores. Le film est d'une grande qualité et, entre deux explosions ébouriffante de violence gore (on se rappelle le visage éclaté d'un des personnages du film) promet de vrais moments de frisson (je pensais l'entreprise dorénavant révolue dans le cinéma d'horreur), notamment cette longue scène angoissante où Géraldine Chaplin, étonnamment bilingue, est hypnotisée et se balade dans l'ancien orphelinat...
Pourtant,, sans jamais réellement se détourner de l'horreur, le film se mute progressivement en un drame familial touchant, en le combat d'une mère pour retrouver son enfant. S'il est moins habile dans cet aspect, à cause de l’inconsistance de certains personnages par exemple - le père pour commencer - il réserve pourtant quelques beaux moments


notamment lors de la fin où la mère se rend compte de la tragique erreur qu'elle a commise...


Enfin, et c'est toujours ce qui surprend mais touche véritablement, L'Orphelinat se fait, dans une ultime partie, un véritable conte métaphorique (comme avait ou l'être le déchirant Labyrinthe de Pan de Del Toro) qui contrebalance sans jamais gêner avec l'horreur et la violence extrême de certains passages.


C'est un très beau film, de très bonne facture que nous propose là le réalisateur Juan Antonio Bayona, qui jongle avec les genres avec délicatesse mais fermeté. Une vrai surprise.

Charles_Dubois
8
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le 14 nov. 2015

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Charles Dubois

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