Une autre façon de voir le patriotisme
Je m'attendais à un film catastrophe, une série B cheapos dans laquelle le grand Al se serait perdu. Il n'en est rien, l'auteur développe son sujet comme n'importe quel autre de ses films personnels : c'est sale, c'est couillu, et les confrontations entre les personnages sont épiques.
C'est toujours ça qui me fascine avec Aldrich, sa capacité à mêler un discours à du spectaculaire. Alors bien sûr, le film est très bavard, ce qui ne laisse place qu'à 3 scènes d'action sur un film de 2h30 : c'est peu. Mais les scènes d'action sont elles aussi très longues, l'auteur se permet de les approfondir de magnifier chaque petit conflit comme s'il s'agissait d'une guerre en soi. Et entre ces scènes, des longues tirades durant lesquelles les personnages vont se disputer, défendre leurs positions (car dans un Aldrich, il est rare que deux personnes soient faites pour s'entendre). Et puis ce président... dans un film de ce genre, jamais je n'avais vu un tel président.
La mise en scène est bien sale, une image dégueu', une photographie pas particulièrement travaillée esthétiquement (tout de même quelques plans forts) ; Aldrich privilégie son découpage, son rythme narratif : ainsi il offre une belle variété de plans et un montage intense, allant jusqu'à transcender le principe de Split Screen. J'avais peur par rapport au casting immense, je pensais même que Burt Lancaster n'aurait qu'un rôle mineur ; en fait chacun est très bien exploité, et ça fait plaisir de retrouver des copains d'Al ou tout simplement des gueules connues. Bon sang, encore un film que Paul Newman a refusé ! C'est quoi son problème, il aime pas le cinéma de Bob ?
Bref, j'ai passé un très bon moment devant ce film.