Petit Kubrick...deviendra Grand !
Nul besoin de présenter Stanley Kubrick et sa filmographie, tout le monde (ou presque) connait ses plus grands classiques.
L’Ultime Razzia ne jouit pas de la même reconnaissance malgré une réputation de premier vrai bon film du réalisateur, sa moyenne Sens Critique est d’ailleurs très bonne (7,3).
Le synopsis nous vend un film de braquage séduisant, bien que peu original. On s’attend à ce que Kubrick sublime le tout grâce à ses talents de réalisateur, comme il l’a fait avec Killers Kiss (un scénario faiblard à mon gout mais de vrais moments de bravoure de la part du jeune Stanley).
Difficile de ne pas être déçu par l’histoire, les clichés sont nombreux (la femme vénale, le mari soumis, le flic véreux par exemple), le braquage ne casse pas trois pattes à un canard et la fin laisse de marbre. Attention ce n’est pas non plus mauvais, ça se laisse regarder, mais sans plus, on est loin du potentiel qu’un film de gangster/braquage peut nous offrir : twists, traîtres, fusillades, etc…
Kubrick a par contre innové sur un point : le montage. Boulimique de cinéma Tarantino s’est certainement inspiré de L’ultime Razzia pour sa narration non linéaire utilisée dans Reservoir Dogs et Pulp Fiction. Le résultat déroute, et m’a semblé en contradiction avec la minutie du braquage, où chaque action est exécutée à la minute près.
Mais tout est-il pour autant à jeter ? Loin de là, les acteurs font le job. J’ai particulièrement aimé Sterling Hayden, que je connaissais uniquement pour son rôle de flic pourri dans Le Parrain. Il dégage indéniablement quelque chose à l’écran !
Certains plans sont également sublimes, Kubrick en avait déjà sous la semelle et ça se voit !
L’ultime Razzia vaut donc avant tout par son réalisateur, pour ceux qui veulent aller aux sources du génie de Kubrick.
Quand on pense qu’un an plus tard il nous gratifiera du sublime Les sentiers de la Gloire on se dit néanmoins qu’il y avait mieux à faire avec ce film !