Kevin Costner, Diane Lane, une ferme retirée... Il ne manquerait plus qu'un super héros à l'écran pour croire que Jonathan et Martha Kent sont à nouveau réunis et faire penser que L'Un des Nôtres pourrait être envisagé comme un spin off du DC Extended Universe.


L'alchimie est donc déjà là, qui coule de source et devient évidente entre ces deux-là. Un couple auquel on croit et qui sert la cause d'un film qui adopte, dans son premier tiers, un ton mélancolique et pudique vitrifiant une atmosphère de drame familial, de deuil impossible qui semble avoir suspendu le temps. Tout en installant, par le silence, par les regards échangés et les nuances de jeu, la complicité du couple.


Avant de prendre une route contemplative, au cours de laquelle les images et la musique évoquent, en creux, la majesté du genre western. Mais une route peu à peu parasitée. Par une arme, une scène de violence domestique, une visite dans un commerce tout en clair obscur.


Des miettes de pain qui mettent en place une lente montée en tension, culminant dans une scène de dîner, qui pourra rappeler, de manière bien plus light cependant, celui de Massacre à la Tronçonneuse. Un repas mettant en scène une famille tribale de rednecks bien installée dans une maison quasi hantée, sur laquelle règne l'impériale Lesley Manville, fabuleusement inquiétante, dangereusement inflexible à chacune de ses apparitions. De l'autre côté de la table, l'entêtement désespéré de Diane Lane ne peut qu'aboutir à un affrontement explosif, un choc des cultures et de la conception de la famille américaine.


Et si cette rencontre suscite une certitude, c'est celle que L'Un des Nôtres sera un film sans retour qui abandonnera soudain ses oripeaux poétiques au profit de l'urgence insidieuse et prenante, d'un soudain revenge movie à la cruauté sourde. Empruntant au passage la couleur des ténèbres de son final nocturne.


Avant de poser, à nouveau, la question des adieux, et d'éprouver à notre tour la résilience, la sagesse désabusée de Kevin Costner, planant sur le film tels des mantras. Et de se souvenir de l'ancrage à la terre qu'il constitue pour son épouse, de ces moments de tristesse partagés... En famille.


Behind_the_Mask, jamais sans son petit-fils.

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le 18 juin 2021

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