L'Une chante, l'autre pas sorti en 1977 n'est pas à proprement parler un film "à thèse" malgré un sujet qui pourrait conduire le spectateur à y songer. Le film raconte le destin, la vie croisée de deux femmes et amies à travers presque deux décennies (année 60 et 70), entre mariage, politique, vie professionnelle et maternité, ... mais la raison pour laquelle ce long-métrage ne bascule jamais réellement dans l'essai cinématographique, c'est parce que Varda veut rester à chaque instant dans la fiction. La réalisatrice, pourtant prolifique en matière de documentaire et d'essai au cinéma, veut raconter avant tout une histoire tout en déployant ses idées sur le Féminisme en général et sur des thèmes plus précis comme la maternité, l'avortement, l'indépendance des femmes et les luttes pour les Droits. Le récit est empreint d'un romantisme lié aux bouleversements de la société, sans trop forcer sur le militantisme, à aucun moment le discours politique et philosophique ne prend le pas sur le narratif. D'ailleurs la façon de raconter est plutôt plaisante, même si parfois c'est plus confus, cela reste sincère et varié lorsqu'on saute d'un personnage à l'autre. Mon plus gros reproche au final envers ce film viendrait plutôt de l'interprétation générale, dans certaines scènes on a l'impression que les comédiens sans doute pas tous professionnels ne sont pas super à l'aise.