Deux flics, l'un juif et l'autre arabe, doivent s'unir contre leur gré afin de lutter contre un groupuscule terroriste.
Le film est en partie tirée d'attentats antisémites qui avaient frappé le pays au début des années 1980 et, de manière malheureusement visionnaire, on pense aussi à ceux que nous avons vécu dans les années 2010, avec des attaques en plein cœur de Paris. Notamment cette fusillade que l'on voit rue de Barbès contre une épicerie et qui est encore réussie dans la mise en scène, au point même que cela fait penser à un Western.
Mais le film tient également à la fois du buddy movie à la française que dans la relation dite (entre parenthèses j'entends) entre une personne de confession juive et l'autre musulmane. Le tort étant sans nul doute du côté du flic joué par Patrick Bruel, qui est d'ailleurs écrit à la truelle avec le fait qu'il répète sans arrêt qu'il est juif, que tout est rattaché à sa judéité, y compris à avoir fait circoncire son fils contre la volonté de son ex-épouse, tandis que Richard Berry, l'arabe donc, n'a pas sa religion à mettre en avant.
Mais c'est aussi un bon film policier à la française, avec des gueules comme Bruno Cremer ou Claude Brasseur, qui joue en quelque sorte l'homme de l'ombre, ou bien Amidou (qui joue un chef de clan qui se vante, à tort, d'avoir été riche en Amérique), et il y a même au casting la présence de Thierry Beccarol , l'ancien animateur de l'émission Motus (!), qui était l'ancien partenaire de Richard Berry dans une mission précédente.
L'action y est spectaculaire, à l'image de la scène de fusillade à Barbès ou l'arrivée sur les toits par une grue du personnage de Bruel, le tout sans trucage, mais c'est avant tout, et plus encore aujourd'hui, un film qui questionne sur le terrorisme latent, sur les extrémismes de la religion, pour créer un climat de peur qui repose sur le film, car les morts ne manquent pas, y compris chez les proches.
Je ne suis pas très fan du cinéma d'Alexandre Arcady, mais ici il semble avoir touché juste ; on pourrait dire que ça n'est pas toujours fin, c'est même parfois binaire dans le traitement, mais ça parle de son temps.