La jungle, la boue, les embuscades meurtrières... rien n'épargne la 317e section qui abandonne son poste pour se replier vers Tao Tsaï. Reliée au monde par le seul intermédiaire de sa radio, l'escouade avance, tout arrêt signifiant la capture ou la mort.
Pourtant, le sous-lieutenant Torrens refuse d'abandonner les blessés, véritables fardeaux, prend le temps de concevoir des sépultures pour les morts. En clair, malgré la situation, ce qu'on pourrait prendre pour de l'inexpérience n'en reste pas moins de l'humanité. Mais l'adjudant Willsdorff veille et n'hésite pas à recadrer l'ensemble de la section. La guerre, il connaît, d'autant qu'il a servit sur le Front de l'Est sous uniforme allemand. Destin de Malgré-Nous ou volontaire ? on ne le saura jamais dans le film.
Pierre Schoendoerffer, lui aussi, connaît l'Indochine. Il y a servi caméra au poing. Il n'a donc pas chaumé dans cette adaptation de son propre ouvrage, La 317e section. Les hommes, (4 Français et 41 Laotiens) sont noyés dans cette jungle qui n'attend que la plus petite erreur pour les engloutir. Le danger rôde partout, et ce ne sont pas forcement les Viets les plus dangereux. La fatigue, la faim, la maladie, la soif... Cette retraite se transforme vite en descente aux enfers. C'est sale et oppressant. Sorti en 1965, le film reste toujours un classique du film de guerre.
Superbe, bien réalisé, bien joué et prenant.