Ce serait un très gros euphémisme d'écrire que le cinéma ne croule pas sous les films évoquant le Guerre d'Indochine. Et la majeure partie d'entre eux, ou du moins les plus célèbres d'entre eux, viennent du même réalisateur Pierre Schoendoerffer, ancien engagé volontaire dans ce conflit et donc témoin de première main.
Ici pas d'héroïsme à deux balles, pas de grandes envolées lyriques, juste une poignée d'hommes tentant à travers la jungle d'aller d'un point A à un point B, avec les divers dangers que l'on manque pas de croiser dans ce type d'environnement et surtout dans ce type de contexte. Donc les éléments compliquent la tâche, l'ennemi la rend bien sûr mortelle. C'est aussi simple que cela. Enfin pas tant que cela car la Grande Histoire va transformer cela en une sorte de baroud d'honneur. Car l'atmosphère ne manque d'avoir celle de la défaite (le point A au point B est une retraite !!!) qui ne tardera pas à être officielle. La Grande Histoire n'en a plus pour très longtemps à rester dans ce territoire hostile. C'est toujours Diên Biên Phu pour l'instant, mais après ce sera Genève. Par contre, certains êtres, de chair et d'os, y resteront...
Le sang est rouge. Le rouge reste.
J'ai bien aimé aussi le duo Bruno Cremer-Jacques Perrin. Le premier, imposant de charisme, en militaire expérimenté qui ne vit que pour être sur le Front, le second, aussi impeccable que photogénique, en frais débarqué, qui, s'il lui manque de l'expérience et a besoin d'écouter souvent le vieux de la vieille, ne tombe pas pour autant dans la caricature du bleu, car il sait s'affirmer au besoin.
La 317e Section est une oeuvre sans fard, qui sait aller à l'essentiel, bien évidemment réaliste. Et la rareté d'évocation de ce conflit ne fait bien sûr qu'accentuer la préciosité de l'ensemble.