(..) Treize morts, spectaculaires et inventives, inspirant plus tard les premiers opus de la saga Vendredi 13 (certaines mises à mort seront carrément copiées).
Flirtant avec l’érotico-gore, La Baie Sanglante atteint des sommets de raffinement morbide. Même dans les moments les plus triviaux et oiseux (comme les pérégrinations plus ou moins captivantes de ces jeunes gens infiltrés), la réalisation de Bava fait des merveilles. Comme chez Argento (l’autre maître du giallo) mais de façon plus marquée et explicite, l’intrigue se dissipe progressivement pour basculer dans le lyrisme, voir le cauchemar lucide. Outre la très belle scène d’exposition avec la Comtesse, le film se concentre sur des balades oniriques autour de sa grande héroïne, la baie, officiant comme une sirène dans son entreprise de destruction des hommes qui est par ailleurs une sorte de réaction immunitaire, une position de défense agressive.
Délicat jeu de massacre, La Baie Sanglante est surtout une ode à la nature, avec une certaine poésie nihiliste sans fioritures et surtout du goût : dans les décors enchanteurs, dans les "exploits" sanguinolents, dans le balayage de l’espace. C’est aussi un programme étonnamment misanthrope (...)
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