Critique de La Balade de Crazy Joe par Mathieuge
Je pense que Danny Trejo a buté le mec qui a mis sa photo en grand sur l'affiche de ce film minable tourné visiblement avant Machete.
Par
le 9 avr. 2011
1 j'aime
Tout comme Dark Memories dont j'ai parlé avant, La balade de Crazy Joe ne bénéficie ni de bonnes critiques ni même d'une page Wikipedia. Tous deux partagent une certaine part d'originalité, sans que les deux films ne l'exploitent au mieux.
Tout commence par un couple, probablement dans la trentaine, en tout cas dans la mouise sentimentalement. Le mec croit qu'une bague pour s'engager sauvera leur amour, pas de bol, ils se retrouvent dans une fusillade. Les bandits venus braquer s'entretuent tandis que les deux tourtereaux s'écharpent à coups de remarques cinglantes. Ils en réchapperont plus forts que jamais. Fin du premier segment. Dans le deuxième, deux frères loosers mais forts en gueule se retrouvent pris au piège d'un camps de mercenaires. Car le film est divisé en trois parties, les deux premières amorçant des pistes qui trouveront leur conclusion dans la troisième, avec un joli retournement de situation.
Réunissant une sacré brochette de gueules du cinéma, des glorieux seconds rôles, le film leur donne en plus des rôles à leur mesure. Qu'il est agréable de retrouver Jason Mewes, le premier lascar dans le duo Jay & Silent Bob, et sa célèbre voix éreintée, dans le rôle d'un jeune homme lâche par amour mais qui va se trouver une paire à sa mesure. Fred Williamson, M.A.S.H. et un tas de films de la blackploitation, joue le rôle d'un vieux mercenaire forcément blasé. Et tout un tas d'autres acteurs aperçus à gauche et à droite, dont le plus fameux pour finir, David Trejo en Crazy Joe, chef de gang forcément très viril, qui a des comptes à régler avec ce fameux couple mais aussi des liens avec le duo de frères.
Grâce à ses acteurs et leurs personnages, le film se démarque. Le scénario est pourtant d'un certain classicisme, même s'il se révèle capable de quelques moments plus agréables. On peut même dire qu'il sait utiliser les clichés habituels mais en même temps leur donner un peu de sel. Une prise de bijouterie, c'est classique, un couple qui règle ses problèmes grâce à elle, ça l'est moins. Un camp de mercenaires, c'est basique, mais avec deux frères qui semblent inconscients du danger, ça l'est moins. Ces frangins sont d'ailleurs les véritables centres d’intérêts du film, tant ils se relèveront surprenants.
Malheureusement, ce n'est guère suffisant. Le film se laisse suivre grâce à ses personnages, pour eux. Car si le scénario a de bonnes intentions, il est aussi parfois très limité, quand il ne se cache pas derrière un grand flou pour masquer ce qui ne fonctionne pas.
En parlant d'un manque de précision, d'un manque de rigueur, il faut bien signaler que la réalisation est catastrophique. Et ce tout particulièrement dans les moments d'action. Elles sont filmées et montées par un mauvais disciple de Michael Bay. Il ne suffit pas de faire bouger la caméra. Il faut qu'elles aient de l'intensité, que chaque balle fasse peur. Ici, c'est filmé avec les pieds, ce qui est tout de même dommage avec un film qui se veut avant tout d'action.
Christian Sisma, scénariste et réalisateur, sait écrire des personnages. Ils sont hauts-en-couleurs, ont de la matière et sont interpretés par de bons acteurs. Mais contrairement à Tarantino, dont on sent l’inspiration, il ne sait pas les utiliser. Malgré sa structure, avec ses trois segments, le scénario est bien trop plat. Pire, toute la réalisation est à jeter, digne d'un débutant. Il aurait mieux fallu la confier à une autre personne. Le film aurait été meilleur, peut-être même bon. Les bonnes intentions sont là, l'application laisse à désirer.
Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Défi 365 critiques en 2019 (Films)
Créée
le 6 août 2019
Critique lue 273 fois
3 j'aime
D'autres avis sur La Balade de Crazy Joe
Je pense que Danny Trejo a buté le mec qui a mis sa photo en grand sur l'affiche de ce film minable tourné visiblement avant Machete.
Par
le 9 avr. 2011
1 j'aime
Sûrement sorti pour surfer sur la vague de Machete, on présente ici le film comme un film autour de Monsieur Trejo mais on se retrouve vite dans une histoire de gangster bancale, visuellement...
le 3 mars 2011
1 j'aime
Déjà,le titre français est une escroquerie,visiblement destinée à vendre le film sur la présence de Danny Trejo,qui joue le fameux Crazy Joe.Sauf que ce personnage n'apparait que très tard et très...
Par
le 3 janv. 2017
Du même critique
La Culture est belle car tentaculaire. Elle nous permet de rebondir d’oeuvre en oeuvre. Il y a des liens partout. On peut découvrir un cinéaste en partant d’autre chose qu’un film. Je ne connaissais...
le 2 avr. 2020
51 j'aime
13
Le film adaptant le comic-book culte de Brian aura pris son temps avant d'arriver en France, quatre mois après sa sortie aux Etats-Unis tandis que le Blu-Ray est déjà sur les rayons. Pourquoi tant de...
le 5 janv. 2011
44 j'aime
12
En 2015, adaptant le comic-book de Mark Millar, Matthew Vaughn signe avec le premier KingsMan: Services secrets une belle réussite, mêlant une certaine élégance anglaise infusée dans un film aux...
le 30 déc. 2021
39 j'aime
12