"La Balade sauvage" (phénomène étonnant : on trouve Balade ou Ballade, c'est selon) avait été une claque pour moi. C'est une pellicule assez intéressante à plusieurs niveaux.
Des films que j'ai pu voir sur le sujet, je trouve que c'est un de ceux qui traitent le mieux de la banalisation de la violence. Terrence Malick prouve qu'on a pas besoin d'avoir recours à du gore, style "Funny Games US", pour aborder le sujet. Alors c'est sûr, ça va moins choquer que Haneke, mais justement, du coup ça recrée mieux l'idée de banalité, et en plus on n'a vraiment aucun mal à s'attacher au personnage principal, élément qui est renforcé notamment à travers l'attitude des forces de l'ordre envers celui-ci.
Il propose également une réflexion sur l'idée de l'art facteur de supériorité des individus, sur la valorisation des gens et des opinions, ainsi que sur les besoins paradoxaux de fuir et de se souvenir d'événements, de laisser des traces. Le thème de retour à la nature, et même plutôt de retour à l'état d'animal est omniprésent; le film a un côté très primaire, carnassier.
"La balade sauvage" est aussi une belle histoire d'amour; à souligner la performance de l'atypique Martin Sheen, qui campe son personnage à merveille. La musique, sublime, et la très jolie photographie contribuent à la création de l'atmosphère générale du film: spéciale, aliénante, poétique.
Je me rappelle, ça m'avait donné envie de voir tous les films de Malick.
J'ai malheureusement été très déçu. Le seul autre que j'arrive (tout juste) à supporter c'est "Les moissons du ciel". J'ai le sentiment que tout (/le meilleur de ?) Malick était déjà dans ce premier long métrage.