Loin, bien loin de la douce mélodie d'une ballade
Martin Sheen, personnage stéréotypé du beau gosse des années 70, déclare fièrement qu'il "essaie toujours tout au moins une fois", c'est là que commence l'aventure. La mèche au vent au volant de sa Cadillac, veste en jean, jean et t-shirt blanc avec un sérieux air de James Dean, le jeune adulte ère à la recherche d'un boulot quelconque. Eboueur ? Cow-boy ? Qu'importe, il ne sait pas et ne cherche pas trop à savoir où il va et ce qu'il veut.
Elle, elle a 15 ans. Beaucoup plus jeune, insouciante, innocente... certains diront inconsciente. La rouquine a un important besoin d’amour et comment ne pourrait-elle pas être séduite par le rebelle, plus âgé, les mains dans les poches arrières quand elles ne sont pas en train de reformer sa crinière et venant directement lui faire des avances. Il est éboueur certes, mais il est beau. Cependant, le père de la jeune fille n’est pas du même avis. Désormais, tout se complique.
La relation amoureuse s’établit en cachette, dans la transgression des règles établies par le père, elle en devient forcément plus intense. Le réalisateur qui n’en est alors qu’à son premier film impose déjà un rapport important à la nature, filmée de près, il en exploite toute la beauté. La mise en scène efficace offre ensuite un aperçu net de la manière dont cette balade sauvage tourna finalement à la folie meurtrière dans les années 1950 au grès des coups de feu pulsionnels, car oui : le bonhomme a la gâchette facile. Une bande-son agréable et une photographie que j’apprécie toujours autant chez Malick rendent le tout franchement agréable à regarder. Une balade à ne pas manquer.