Coup de vieux!...
Ce film, que j'avais adoré lors de sa sortie (eh oui!) et que je n'avais pas revu depuis, a pris un colossal coup de vieux! Je passe sur le look 80 (Berry avec ses chemises jaune layette, pitié!),...
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le 11 janv. 2014
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"La Balance", c'est un peu comme le bon vin, il est préférable de le laisser reposer un bon paquet d'années afin d'en tirer le maximum de plaisir. Le plaisir, un mot que je n'aurais pas instinctivement associé à ce film de mon enfance, multi-primé aux César (meilleurs film, actrice pour Baye et acteur pour Léotard), multi-diffusé en prime time, et dans mon souvenir très caricatural du polar à la française 80's.
Preuve est faite, une nouvelle fois, que notre mémoire est capricieuse, et la nostalgie source de grands bonheurs : j'ai pris mon pied, voilà comment je pourrais caractériser ces 98 minutes.
Le fait que le réalisateur, Bob Swaim, soit franco-américain, n'y est certainement pas pour rien, mais on retrouve ici une noirceur évoquant presque Friedkin mariée à une signature typiquement hexagonale à la Labro. Un peu comme si "Police fédérale Los Angeles" rencontrait "La Crime".
C'est violent mais cool, pessimiste mais branleur, les acteurs semblent comme à la maison, et on ne peut s'empêcher de retrouver dans la complexité des rapports de Dédé-Nicole à l'écran, le couple vacillant Léotard-Baye à la ville. Le premier, en proie aux pires problèmes d'alcool sur le tournage, est monstrueux, au sens littéral du terme, il vampirise la caméra, inquiète autant qu'il émeut en proxo amoureux. La seconde est solaire, crapule et fragile dans ses habits de pute à grande gueule. On y retrouve aussi Berry qui ne joue pas trop mal, preuve que tout était possible dans ces années-là, Malavoy, Ronet (qui décédera quelques semaines après le tournage), Karyo, et même dans des rôles minuscules, Sam Karmann avec son look à la OSS 117 ou Florent Pagny en flic bleu-bite.
En résumé, dans ces moment-là, je suis heureux d'être devenu un vieux con, le jeune con n'ayant pas forcément su voir le fun là où il vibrait pourtant.
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Les films générationnels sont-ils solubles dans le temps ?, Les chiffres ne trompent pas, je suis adorable et indulgent, Mon Top 1982, Les meilleurs films avec Nathalie Baye et Oh oui, toi, tu m'excites tu m'excites tu m'excites...
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le 18 avr. 2017
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