Quelle excitation quand on lit ou entend les noms attachés à ce film: Fernand Reynaud, Louis De Funès, Noël Roquevert, pour les acteurs, Roger Pierre, Frédéric Dard et Michel Audiard pour le scénario et les dialogues!
On s'attend forcément au film d'une époque, à une réussite sans pareille!
Le duo inédit et follement alléchant Reynaud-De Funès, deux dieux du rire français de cette époque! La rencontre de l'auteur de San Antonio et du dialoguiste des meilleurs Verneuil et Lautner! Le tout pour une intrigue extrêmement cocasse où un jeune homme naïf et maladroit devient du jour au lendemain un héros malgré lui suite à un qui-pro-quo qui le veut avoir mis en déroute un terrifiant gangster surnommé le grand J. Sa vie change complètement: il est respecté et aimé de celle même qu'il aimait et qui le rejetait. Mais cette vie idyllique va virer au cauchemar lorsqu'il découvrira que le grand J est son père et Merlurin, l'inspecteur chargé de l'arrêter, son beau-père!
Malgré tout cela, un film qui a beaucoup vieilli et parle peu à qui n'est pas inconditionnel de ce cinéma.
Fernand Reynaud en fait trop et en profite pour truffer le film de reprises de ses scketchs bien connus (le tailleur, les oeufs, Asnières qui devient Balzac).
Louis De Funès est bon mais il s'agit du De Funès façon Audiard, plus verbeux qu'à l'accoutumé, le De Funès de Carambolages, qui n'est pas celui que tout un chacun connaît.
Ces points mis à part, les dialogues d'Audiard de ce film sont presque aussi mythiques que ceux des Tontons flingueurs: Roquevert fait penser à Eastwood: "Dans la vie, y'a deux types d'hommes: les giffleurs et les gifflés"; la plupart joue délicieusement sur la fonction métalinguistique du langage: "Il a un mandat d'amener? / D'amener qui? / Dans le langage policier, c'est un verbe intransitif et je ne tiens pas à leur donner un complément !" ou "Vous, j'vous ai déjà vu quelque part!/ ça m'étonnerait j'y vais jamais!"
Un excellent film mais un peu daté et qui peut décevoir devant les attentes que l'on peut en avoir.