Inédit et introuvable en France (la Fox l'a sorti dans six salles en 1980 en le vendant comme un film sur le sport : flop garanti, aucune distribution en vidéo ensuite), Breaking Away assure la transition entre le moribond Nouvel Hollywood (officiellement enterré l'année suivante par Cimino et dont il reprend certains thèmes, comme celui d'une jeunesse qui s'ennuie et se bagarre sur fond de fracture sociale) et les teen movies qui vont pulluler dans les années 80 et dont il pose toutes les bases.
Tourné avec un budget de deux millions de dollars (il en a rapporté vingt), récompensé par l'Oscar du meilleur scénario, puis décliné en série, ce film, quasi inconnu par chez nous mais fondateur dans le cinéma américain, est une réussite exemplaire. Emmené par un casting enthousiasmant, acteurs d'aujourd'hui dont on découvre les premiers pas assurés, hyper drôle, d'une infinie tendresse (surtout dans la relation père/fils) et très réussi dans sa dimension sportive (formidable séquence de vélo sur autoroute ou de finale de compétition avec victoire sur le fil), Breaking Away est, six ans avant The Breakfast Club, rien de moins que le maître étalon d'un genre.
Discrètement incontournable.