Autobiographique et sans doute un peu nostalgique, le film de François Armanet est une chronique étriquée de ses années 1966-67 pendant lesquelles, du côté des jeunes dandys des Champs-Elysées, l'ombrageux Philippe découvre l'amour, la sexualité et surtout les jeux de l'amour. Entre lui et Nathalie, c'est à qui, orgueilleusement, refusera de se déclarer.
Quelques références historiques, un aperçu des modes musicales et vestimentaires ne suffisent pas à donner une reflet très précis ni très vaste de la période qu'évoque Armanet. Cette bande du Drugstore, petits bourgeois friqués et snobs, parfois cyniques, fait l'objet d'une comédie de moeurs superficielle et assez peu significative. En fait, le sujet devient vite une histoire de garçons et de filles, une histoire de dépucelage avec des accents affectés et une banalité qui menacent toujours de verser les personnages rien moins que dans la sitcom adolescente. C'est Pascal Thomas (voir "Les zozos"), la fantaisie en moins et dans une classe sociale différente. Il manque à ces fiers et arrogants jeunes gens de vingt ans une envergure, une sensibilité. Film soigné mais sans réelle personnalité, "La bande du Drugstore" reste un premier film anecdotique.