Je le répèterai aussi longtemps qu'il le faudra: Julien Duvivier est un des plus grand cinéaste de l'histoire du cinéma, à rangé au même rang qu'un Eisenstein, Renoir, Ford, Bergman ou Kurosawa. Il serait temps que les historiens du cinéma le réhabilite de même que le monde du cinéma dans son ensemble..
La Bandéra préfigure La Belle équipe ou Pépé le Moko, avec le même Jean Gabin. Bien qu'il y ait un côté surrané, dû aux codes du genre réalisme poétique en vogue dans les années trentes et dont Gabin reste l'étandard, Julien Duvivier a su restituer avec soin l'univers de la légion. Très inventif dans sa mise en scène (mouvements de caméra et montage innovants, travellings, plans larges dans les tournages en extérieur...) il a donner a ce film un parfum d'éternité. C'est pour cela qu'il est considérer à juste titre comme un chef d'oeuvre.
Avec ce film Jean Gabin, au talent qui ne cessera toujours de me surprendre, devient une star incontesté. La rigueur apporté à la description psychologique des personnages et la grande direction d'acteurs, y est pour beaucoup. Raymond Aimos et Robert Le Vigan ont leur grand talent également mis en valeur. Mais, au final, c'est la composition de Pierre Renoir (second rôle) en lieutenant qui me revient en mémoire, car il a su insuffler à son personnage un mélange d'autorité et d'humanité d'une profondeur inoubliable: il suffit de voir la fin de la scène du mariage où ayant sanctionné lourdement Gaston Modot, qui souhaite le supprimer, il parvient à faire lui faire comprendre de l'absurdité de ses desseins tout en le valorisant par ce qu'il lui a demandé de faire ou la scène final où il fait littéralement décrocher quelques larmes....